34 LES SALONS DE 1906 maint sculpteur s’acharnant à édifier des blocs monolithiques en souvenir du Baliac si passionnément discuté et si mal compris. Ils ne jurent que par les » accents s, les e trous, les noirs et les bosses ». Ils négligent l’essentiel, qui est la construction des volumes par les plans. » L’art de Rodin, a dit Carrière avec profondeur, sort de la terre et y retourne, semblable aux blocs géants, rochers ou dolmens, qui affirment les solitudes et dans le grandissement desquels l’homme s’est reconnu. » Ces paroles ne sont point à la portée de tous, et surtout des novices. Encore un coup, les synthèses d’un Rodin sont à lui seul. Il est de ces maîtres qu’il faut admirer longuement sans chercher à redire ce qu’eux seuls ont su proférer. MM. RODIN, NIEDERHAUSERNE-RODO, BARTHOLOMÉ, LUCIEN SCHNEGG, BOURDELLE, PIERRE ROCHE, INJALBERT, DESBOIS, ALEXANDRE CHARPENTIER, TROUBETZKOY, BAFFIER VALGREN, DAMPT, FIX-MASSEAU, SAINT-MARCEAUX, LOUIS DEJEAN, HALOU, DESPIAU, DERRÉ, BUGATTI, PAULIN, FÉLIX VOULOT, RENÉ CARRIÈRE; 1W°’ JANE POUPELET, MARIE-ANNE LAFAURIE, YVONNE SERRUYS. Rodin, qui exposait près de trente oeuvres — dont six considérables — au Salon d’Automnè, ne daigna expédier à la Société Nationale, dont il préside la section de sculpture, qu’une seule pièce. Mais cet unique envoi est un chef-d’oeuvre. Aussi bien l’importance ne se mesure-t-elle pas à la dimension. Le buste de M. Berthelot est miraculeux de vérité psycholo-gique, et la facture, d’une simplicité étonnante, du plus vigoureux accent. Celui de tous les disciples de Rodin qui s’est le mieux approprié (est-ce bien un éloge que nous lui adressons ?) sa manière est sans contredit M. Niederhauserne-Rodo. Son bas-relief d’Adam et Ève, et son torse de l’Offrande à Bacchus rappellent