LE NU 2 Monvel, ingénieux archaïste, — d’un archaïsme qui ne remonte guère qu’à Tony Johannot et Devéria, et se souvient des leçons plus récentes de Charles Guérin, — installe, dans le décor d’un paysage de quinconces versaillais, une belle personne dont la robe évasée est du plus fin bleu électrique. On ne goûte pas moins la Créole de M. Raymond Woog , en jupon pailleté ; son teint est ambré, sa mantille rose. M. Pierre Bracquemond remet heureuse. ment en honneur le procédé ancien de la peinture à l’encaustique; ses portraits féminins sont d’une douceur exquisement méditative; M. Milcendeau montre un robuste portrait campagnard, à la manière noire; un Belge, M. Smeers, de fort intéressantes silhouettes de femmes déambulant sur la plage, où je note un intéressant « arran-gement en rose et gris beige s, du Whistler moins raffiné, du Stevens moins poli. Citons enfin MM. Prinet, Jeanniot, Caro-Delvaille, Jacques Blanche, voire M. Guirand de Scevola… LE NU MM. JACQUES BLANCHE, HENRI MORISSET, MAURICE ELIOT, ARMAND BERTON, ALFRED ROLL, LEROLLE, MORREN ; MADAME MADELEINE LEMAIRE. M. Henri Morisset, que l’on appréciait surtout comme inti-miste, ne veut pas que le public, même en l’applaudissant, l’en-ferme dans une formule; il a été intimiste et le redeviendra à son heure, si bon lui semble. Il a été tenté par le plaisir de peindre un beau corps nacré de blonde dormant nue au milieu des fleurs et des fruits. L’influence de la palette impressionniste est ici indé-niable. M. Morisset a profité, ainsi que M. Ernest Laurent, à qui il s’apparente, des salutaires leçons de Claude Monet et de Renoir. Il est allé vers plus de lumière et de vibration. Il sied de l’en féliciter. Peut-être y a-t-il encore quelques sacrifices à l’harmoni-sation des détails jolis : les étoffes roses sont trop roses, les bois