PORTRAITS 19 détails encombrants. Peut-être, après avoir loué le coloris vivace du bouquet de fleurs rustiques posé sur la table , est-il permis de regretter le ton plâtreux, sans luminosité, de la physionomie du garçonnet, et certaines insuffisances dans les mains de la fillette debout. Mais ce tableau, où se lit l’horreur du truquage, demeure de ceux devant lesquels la jeune génération n’a qu’à réfléchir, à apprendre et à applaudir. Si M. Simon est d’abord physionomiste, il n’en va point de même de M. Cottet. Ce dernier, se manifestant au Salon de 1906 en tant que portraitiste, prouvait le plus louable souci de renouvellement. M. Cottet est surtout paysagiste et mariniste . Peintre du Pays de la nier, c’est dans la contemplation des rocs de granit, de l’Océan glauque et du ciel fuligineux qu’il affirma tous ses dons. L’analyste des Bretonnes méditatives, le peintre émouvant de l’hiver et de la mer, ne peut être cette année taxé de monotonie dans le choix de ses sujets. Il a eu la volonté de peindre des jeunes filles d’aujourd’hui et de Paris. On peut lui reprocher d’être resté l’habitué des visages douloureux, de ne pas avoir senti la fraîcheur, la suavité d’une physionomie d’adolescente ; ces deux filles, — ou plutôt cette jeune fille, — car le peintre a posé deux fois le même modèle sous un éclairage différent, apparurent comme enténébrées d’une bien noirâtre mélancolie. M. Louis Picard séduit à la fois les amoureux de rêve incer-tain et de fini précieux. Il a signé quelques-uns des meilleurs portraits d’aujourd’hui. Celui de M. Camille Bloch est de sa meilleure manière, équivalent du portrait de M. Hoschédé, que nous admirâmes à l’exposition rétrospective de Bagatelle. Et sa Jeune Fille aux violettes vaut la Jeune Fille respirant une fleur, de l’an dernier, profil, perdu dans la pénombre bleutée, d’une rêveuse qui boit le parfum exhalé de la rose agonisante. L’actuelle Jeune Fille aux violettes, aux larges yeux cernés, et la blonde dont la poitrine liliale émerge d’un fouillis de valenciennes, et la belle fille nue, et la demi-mondaine décolletée, vue sous une jolie lumière arti-