LA SCULPTURE 39 magne; la Femme assise et la Femme souffrant, de Skilter ; un groupe en bronze, Pietje et Tannetje, de Madame Beetz ; Poésie et Musique. de Madame de Frumerie ; le Paysan et le Faucheur, de Wittmann ; la Faunesse, en bronze, de Toussaint ; la Rieuse, de Berthoud ; les Médailles, de Charpentier ; la Roche de douleur, de Nocquet; un petit buste en bronze où Besnard est représenté palette en main et peignant par Hans Lerche, sont des oeuvres d’émotion sincère, de fin humour, d’observation attentive, de souple et forte facture. Je citerai encore, parmi les portraits, celui en pied du regretté Cazin, par Madame Cazin, si juste d’expression et si naturel d’al-lures; les remarquables bustes du Belge Lagae; celui de Lucien Simon, par Alfred Lenoir, d’une ressemblance parlante et intime, la volonté et la pensée fortement écrites sur le visage fin et maigre, ardent et inquiet ; le buste en marbre de Madame E. D…, par Fix-Masseau ; celui de M. Moncure, par Spicer-Simson; un portrait d’homme, de O’Donel ; le portrait-statuette du D’ J…, par Paul Paulin ; une autre statuette-portrait du Suédois Waller. De cette agitation féconde et qui commence à porter ses fruits, on peut tirer une conclusion. Le passé n’est lourd qu’à ceux qui le subissent sans le comprendre. Les maîtres d’autrefois ne sont oppres-sifs que pour ceux qui acceptent servilement leurs leçons, au lieu de suivre librement leur exemple. Il n’y a rien de plus familier, de plus libre, de plus vivant et de plus passionné que l’art grec. Comment a-t-on pu en faire cette chose froide et artificielle, ennuyeuse et morne qu’est l’art pseudo-classique ? Chaque moment de l’humanité revêt son émotion d’une forme qui lui est imposée par tout un ensemble de circonstances ; et ces formes sont admirables parce qu’elles répondent à une nécessité, à une logique intérieure. Séparées de ce principe vital, elles ne sont plus que des formules. Dès qu’elles s’imposent à l’esprit comme des résultats, absolus et non surpassables, elles se placent entre lui et la nature qui est la seule source vive d’émotion et de création ; réellement elles lui cachent la nature. Et ces maîtres qu’on