LA PEINTURE qui s’échangent autour du thé de cinq heures. Albert Guillaume nous fait assister à une messe de mariage et note ingénieusement les atti-tudes des invités qui se pressent Vers la Sacristie; il signale la décon-venue des solliciteurs échoués dans un salon d’attente et qui ont peine à digérer un Abus de pouvoir. J’aime moins sa Musique savante où l’ir-répressible ennui d’un spectateur et l’ennui décent d’une spectatrice s’expriment d’une façon trop caricaturale. J. Béraud, revenant à sa première manière qui était la bonne, groupe adroitement, dans le salon du Cercle, la somnolente digestion des clubmen parmi la fumée des cigares. Dans une toile fort jolie de couleur, Albert Truchet harmonise le luxe un peu criard d’un Restaurant de nuit, et Minartz fait tournoyer la Valse au Moulin de la Galette. Les Deux Soeurs et la Leçon de Géographie de Moreau-Nélaton nous ramènent à la vie bourgeoise. C’est vif et spirituel de facture, un peu court d’expression. On goûterait davantage la grâce émue de Moris-set, s’il pouvait éliminer le ton jaunâtre qui gâte quelque peu ses modu-lations claires. La Réprimande et la Femme en blanc sont des choses bien senties auxquelles manque seulement un peu de nerf et de ressort. Rosset.Granger, dans Convoitise et Surprise, atteste son talent délicat. Hugues de Beaumont manque un peu de souplesse dans sa Partie d’échecs. La Dernière Coupe de Robert Besnard montre, dans son preste dessin, dans ses taches de couleur bien distribuées, un talent qui pro-met et saura bientôt donner plus de corps et de plénitude à ses figures. Le Coup de vent de Marcel Clément est encore une scène adroitement composée ; les figures, de couleur un peu lourde, ne sont pas assez dans l’air. Un autre Coup de vent de l’Espagnol Castelucho est enlevé avec brio, et ce même peintre expose un très fin portrait de femme. C’est aussi un bon peintre de moeurs que Hochard. A vrai dire il sait mieux les allures de la province que celles de Paris. Le défilé des Autorités aux Fêtes de Jeanne d’Arc est composé avec esprit, solide-ment peint dans une couleur trop dure. Dans les scènes parisiennes, comme le Salon de la Société Nationale, les personnages datent d’avant-hier. En revanche, on trouvera, dans les salles du bas, des types d’ou-