LA SCULPTURE 77 des analogies avec certains spécimens d’un art, dit religieux, de catégorie bien inférieure. Il eût fallu en atténuer légèrement les tona-lités, les rendre plus transparentes ainsi que fait M. Gérome en ses polychromies, ou bien, par contre, l’exagérer quasi férocement jus-qu’au bariolage de nos vieux imagiers. Pour être sans doute plus exact, le parti auquel s’est arrêté M. Puech est aussi bien moins heureux. Nous passons maintenant aux oeuvres qui laissent résolument de côté tout accessoire et toute costumerie moderne, et nous entrons dans le fourmillant domaine du nu. s Tout est dit, pourrait s’écrier le sculpteur, et l’on vient trop tard depuis des milliers d’années qu’il y a des figures nues… et qui dansent ! s En effet, ces blanches figures, toutes contorsionnées, toutes mouvementées au delà de la nécessité réelle, nous produisent l’impression d’une immense ronde d’agités, d’un foyer de la danse désordonné, et si l’on nous passe le mot d’un colossal et enfariné cake-walk. Que de nu pour rien ! Que d’exagé-rations et de faux drame ! Et pourtant dans tout cela que de monotonie, en réalité ! Certes, la plupart de ces figures et de ces groupes s’en iront peupler les squares de Paris ou de province, et feront une agréable tache à distance au milieu de la verdure, ou bien iront grossir le nombre des captifs en traitement dans nos musées. Ils trouveront donc ainsi leur emploi, mais toutes les destinations du monde ne leur donneront pas une raison d’être. Seule la grande supériorité de l’exécution leur donnerait la raison d’être suprême qui est la beauté. Mais il faut bien dire que l’exécution est partout à peu près uniforme, de même que le répertoire des idées est restreint. Hâtons-nous donc, lorsque nous rencontrons un groupe comme ceux de MM. Ségoffin, d’Houdain, Mademoiselle Camille Claudel, ou un ensemble de figures comme la fontaine de M. Jean Hugues, de les considérer avec un peu plus d’attention et de les commenter moins brièvement. Un de leurs mérites, et non des moindres, est de ne pas ressembler,