66 LES SALONS DE 1963 ainsi dire, peut ne pas attirer tout d’abord, mais celui qui le regardera avec attention y trouvera de plus en plus d’intérêt. Il se trouve que le Portrait de M. Eugène Guillaume, par M. Bonnat, est en même temps une oeuvre d’actualité et un des morceaux de peinture les plus solides du Salon. Il a l’étonnante fermeté de toutes les oeuvres de Bonnat, fermeté qui va parfois jusqu’à la dureté, comme dans le Portrait de Mademoiselle Lucienne Bréval, mais il a certainement beaucoup de caractère. L’éminent directeur de l’École de Rome, de qui l’image aura ainsi figuré au Salon l’année du Centenaire de cette institution si discutée et si persistante, est, comme on dit, « frappant » de ressemblance morale et physique. Peut-être, au point de vue de l’exécution, trouverait-on à remarquer que la tête vient un peu en relief par rapport au corps qui demeure un peu plat. Si vous voulez encore quelques portraits d’actualité, sûrs de leur effet de curiosité et en même temps bien peints, voici ceux de Made-moiselle Cécile Sorel, par M. François Flameng; de Madame Loubet mère, par M. Layraud; de M. Émile Combes, par M. Lenoir ; de Madame Charlotte Wyns, la grande et si gracieuse artiste, par M. Georges Sauvage ; celui du Président Kruger, par Mademoi-selle Thérèse Schwartze ; de Willy et Colette, par M. Pascau ; de M. Michel Provins, par M. Galliac ; de M. Redelsperger, par M. Laissement ; de M. Dumény, par M. Richomme ; de M. Doumer, par M. Surand ; de S. M. la reine de Grèce, par M. André Brouillet ; de M. Maurou, par M. Patricot ; du Général Balaman, par M. Zwiller ; du Général Dormi?, par M. Fougerat. En voilà, comme vous voyez, pour tous les désirs. Inutile de vous dire que, comme d’habitude, les deux envois de M. Hébert, le maître d’une si étonnante jeunesse, se distinguent par l’harmonie et la dignité. Enfin, malgré son costume un peu théâtral, le Garde du Roi, de M. Garrat, est bien un portrait, et des mieux étudiés. Puis, malgré tout le plaisir que nous aurions à commenter quelques-uns d’entre eux plus en détail, nous sommes forcés, dans