LA PEINTURE 59 il semble voir dans cette jolie peinture, plus allégorique que mainte allégorie, l’image de la jeunesse surgissant du passé, de ce passé qui vit, lui aussi, et se perpétue. Que vous citerons-nous après ces quelques exemples, parmi les tableaux de genre ou de fantaisie ? Nous vous signalerions bien ceux de M. Ridel, s’ils n’étaient pas toujours et toujours conçus dans le même sentiment et dans les mêmes harmonies. M. Maxence, en paraissant donner aussi des oeuvres du même genre que les années précédentes, fera comprendre ce que nous voulons dire par cette réticence. Il poursuit son goût pour certaines costumeries et certains types, mais il en varie complètement cette fois-ci l’esprit et l’har-monie. Son Calme du soir est une variation réussie sur le thème qu’il a choisi et traite depuis longtemps. Maintenant, nous remar-querons que M. Maxence a envoyé à la section des pastels, deux études de paysans qui nous donneraient envie de lui voir exécuter un jour une oeuvre plus directement inspirée de la vie. Il est certain qu’il y mettrait toujours de la poésie. Il y a certainement du charme et de la délicatesse dans la grande toile de M. Paul Chabas, les Petites Fées, mais, bien que l’effet en soit différent, elle rappelle par trop comme coupe et comme esprit général celles du même genre que l’artiste a exposées jusqu’ici. Il peut, lui aussi, renouveler ses thèmes; ce sera excellent pour lui et pour nous. Nous aurons enfin, au cours de notre promenade, pris quelque plaisir à regarder les deux petites pochades, — cartes de visite de M. Cormon, le Bal des Quai’ Zarts et la Tentation de saint Antoine; les Fidèles au Pardon de M. Saccagi, qui sont comme d’un Maxence italien; le fin buste rêvé de M. Antonin Mercié, qui a été inspiré, paraît-il, au maître, par le Chef-d’oeuvre inconnu, de Balzac; l’Icare de M. Séon, d’une inspiration noble et d’une tenue sévère; la svelte et sévère Hélia de M. Jules Lefebvre ; la jolie composition de M. Ken-nington, sorte de mythologiade intitulée Serena; le conte de fée ou la légende moyenâgeuse bien peinte que M. John da Costa baptisa Una, voulant probablement dire Sola; le tableau, un peu grand pour une