SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS LA PEINTURE t. y a deux manières de visiter une exposition de pein-ture, ou, pour préciser, le Salon annuel, car c’est au Salon surtout que s’applique cette observation. La première, voici, malheureusement pour nous, pas mal d’années que nous n’en connaissons plus les oies. Elle consiste à se promener, en bon badaud décidé à bien s’amuser, à regarder les images, sans se préoccuper de savoir si la critique permet ou non de prendre du plaisir à celle-ci ou à celle-là. Le promeneur de cette catégorie éprouve des bonheurs sincères autant qu’ils sont ingénus. Il rit devant les peintures à intentions comiques et s’attendrit ou s’indigne devant celles dont le sujet est visiblement dramatique. Parfois il lui arrive bien, l’histoire l’assure, de rire devant des oeuvres d’art qui ne sont pas risibles du tout, mais alors c’est parce qu’il croit que ce sont des choses mal faites. Il adore commenter les scènes de genre et expliquer à ses enfants et à sa femme les sujets historiques, en accompagnant au besoin
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