LES SALONS DE 1903 SOCIÉTÉ NATIONALE DES BEAUX-ARTS LA PEINTURE E Salon de la Société Nationale n’est pas un des meil-leurs que nous ayons vus depuis sa fondation. Il est intéressant cependant par ce qu’il nous révèle sur l’état des esprits, par je ne sais quoi d’incertain et de flottant qui trahit comme une lassitude et le vague désir d’autre chose. Je ne veux pas cacher, dès le début, que l’absence d’un maître comme Eugène Carrière s’y fait cruellement sentir. Une haute direction d’esprit, la profondeur d’émotion et le sens des vérités générales, c’est ce qui manque le plus à l’art d’aujourd’hui. Il a plus de surface que de fond, et plus de brillant que de chaleur. Ce Salon contient, d’ailleurs, des oeuvres fort distinguées, mais rien qui s’im-pose impérieusement. Devant certains efforts très méritoires qui