LA PEINTURE 87 nuit pas à son sens artistique et à son oeil de coloriste. Ses huit cartons pour la décoration d’une salle au Muséum : l’Homme pri-mitif, le Silex, les Chasseurs, les Pêcheurs, les Agriculteurs, les Gaulois, les Forgerons, les Potiers, sont autant de beaux dessins devant lesquels on s’arrête avec plaisir-. Dans un petit portrait de femme âgée, M. Burdy atteint à la précision des vieux maîtres allemands. M. Burdy est un élève de Gustave Moreau, et non des moindres. M. Alfred Agache a une facture sévère. L’Annonciation, Épée, le Secret, Fantaisie, Étude décorative, sont des oeuvres sérieuses et belles où l’artiste ne cherche jamais à nous plaire quand même, comme tant d’autres, mais où son art s’impose par beaucoup de noblesse et une grande hauteur d’idées. M. Georges Callot a quelques belles études de nu et de plein air. M. Henri Royer expose, comme à l’habitude, des sujets reli-gieux pleins de sentiment ; M. Georges Borgès , des Flamencos qui sont loin de nous faire oublier le même sujet traité par Bes-nard ou les Espagnoles de Zuloaga qui sont au Luxembourg et où ce peintre se montre bien l’héritier des Goya et des Murillo. Je m’empresse de noter en passant que ce rare et curieux artiste, si vraiment Espagnol , n’a pas été accepté par le jury de son pays. M. G. Courtois est élégant dans ses portraits de Madame Spitzer et de Madame Gautreau, et M. Lerolle agréablement décoratif dans ses trois portraits. Il convient surtout, parmi les portraits de femmes de l’Exposition, de faire une place à ceux de M. Jacques-E. Blanche. Assurément, cet artiste, qui a vécu longtemps en Angleterre, procède d’une manière évidente des peintres anglais du xviie siècle. Mais l’on ne saurait trouver de meilleurs modèles. Chaque jour, du reste, la personnalité de M. Blanche se dégage plus nettement. M. Victor Prouvé figure à l’exposition avec son Cercle des Damnés