LES milliers de Parisiens qui contournent chaque jour le rond-point de la Défense et voient grandir, dans un titanesque enchevêtrement d’échafaudages, une construc-tion aux formes surprenantes, savent-ils à quel tour de force ils assistent ? Un panneau publicitaire a beau proclamer que la France est en train de battre ici même un record mondial en lançant une voûte de 218 mètres de portée, beaucoup d’entre eux ignorent encore que l’étrange toiture en forme de feuille de lotus, sur laquelle vit un peuple lilliputien d’ouvriers, couvrira un palais géant dont la surface sera double de celle du Grand Palais des Champs-Élysées. Le plan conçu par les architectes Camelot, de Mailly et Zehrfuss n’est inspiré par rien de déjà vu il dessine un triangle équilatéral dont les trois sommets seulement supporteront une voûte si vaste qu’elle pourrait recouvrir la rue Royale tout entière ; de conception révolutionnaire, il est destiné à prouver que les techniciens français trouvent des solutions neuves. Réalisé, avec des capitaux privés, par le Centre national des Industries et Techniques (le CNIT) qui groupe l’Automobile, la Chimie, la Construction électrique, la Mécanique sous toutes ses formes et la Métallurgie, le nouvel édifice sera une réédition moderne et permanente de la fameuse galerie des Machines de l’Exposition de 1889. A partir du mois d’octobre prochain, il doit être non seulement mis à la disposition des organismes qui l’ont financé mais éventuellement loué à du groupements dont les expositions débordent des cadre de la Foire de Paris ou du Grand Palais. Aux exposants il offrira en effet 101.460 mètres carrés de surface et plusieurs hectares de terrain pour les démonstrations à ciel ouvert ; au grand publie il aPP.dst’s toutes les facilités et le confort auquel Pont habitué les expositions internationales : de l’espace, des restaurants, des salles de repos, une garderie d’enfants, un cinéma, un bureau de poste, des services de la S. N. C. F. et des douanes, une infirmerie, des coiffeurs, des teinturiers, un établissement de bains et surtout de grandes possibilités d’accès. Par sa situation à quelques minutes de l’Étoile, en un quartier à peine construit où peuvent être encore prévus des dégagements et de vastes parcs à voitures, le CNIT sera d’un abord facile. On y accédera par une des plus larges avenues de Paris qui se prolongera jusqu’à Saint-Germain. Et la circulation sera facilitée par un passage souterrain sous le rond-pains. Les trois architectes du nouveau palais sont aussi les auteurs du prestigieux projet d’aména-gement de l’avenue du Général-de-Gaulle (qui relie le pont de Neuilly à la Défense) et qui est, en principe, officiellement adopté : premier tronçon de la voie triomphale unissant le Louvre à Saint-Germain. Face au palais actuellement en construction s’élèveront une tour-hôtel de 200 mètres et un palais des Congrès, ce dernier étant également l’ceuvre du CNIT, ce qui permet de penser qu’il sera réalisé avant que l’État se sait décidé à assumer les frais de travaux de l’avenue. Félicitons donc les industriels et techniciens d’aider ainsi à l’accroissement et à la décen-tralisation de Paris et de regarder vers l’avenir, alors que d’immenses buildings destinés soit aux organismes internationaux, soit à la radio sont édifiés en pleine ville, au mépris des diffi-cultés qu’ils vont imposer à la circulation. LA PLUS GRANDE Voici les dimensions Cn,areeS (V, deux façades de Gabriel, place de la geePcolei.onsIcteleZnercongts dg. alU rs’onre’la »pt tuas faensdsee monde couvrirait toute la rue Royale. — A droite : Projet(ctuùèùatateal du rond-point de la Défense. Face au centre d’exposition seront édifies un palais des Congrès et une tour-hdtel de 200 métres de haut. Toute l’avenue du General-de-Gaulle. réaménages, fera partie d’une voie triomphale oui reliera Saint-Germain au Louvre. Ce gigantesque échafaudage oui s’élève à 50 mètres du sol est destiné à sou-tenir la vo01e du lutas Palais (hauteur de l’Arc de triomphe/. Le cottsaae du ment nécessite une quantité de bois equivalest a une lords de 8 hectares. Photos J. Ithaugesotl et R.