La grande infirmrie, convertie aujour d’hui en chapelle, est la seule construc-tion qui subsiste intacte du siècle d’or de l’architecture gOthique. Elle est célèbre par la beauté délicate de Ses trois nefos, de hauteur égale, formant une srte de halle dont les Piliers élancés donnentnaissance à une floraison d’ogives. c!-mre„dor—r.,,eqe « ua-rles. signe ie « de couleur naturelle, alias de sable, muselé de queues, sur fond d’azur semé de fleurs de lys d’or, a deux l’urirWe ‘dCha »a?erC’lléT »ae ll.L mal, fronton ‘des bâtiments u.ussiuues. LT chanson, qui a popularisé saint Eloi, nous le dépeint comme le conseiller débonnaire et quelque peu ridicule d’un non moins naïf roi Dagobert. L’histoire de cet obscur artisan limousin, orfèvre de son état, n’en est pas moins édifiante. Investi des fonctions de t maître de la monnaie e, Eloi s’éleva rapidement aux dignités de cnseilles et de ministre. Réussite méritoire sio l’on confronte sa piété foncière au milieu mérovingien. Ce fonctionnaire intègre se retira d’une cour où foisonnaient les mauvais exemples et vint terminer ses jours à Noyon, dont il avait obtenu le siège épiscopal. Aspirant àune retraite plus complète, le saint évêque aimait s’isoler dans la campagne environnante. Il affectionnait parti-dulièrement certain coin tranquille, proche e l’Oise, dans la direction de Compiègne, où il pouvait, à l’orée d’une forêt, conduire ses méditations dans le silence et la paix. Il résolut d’y établir une communauté religieuse et aussi un atelier, car l’ancien ministre n’avait jamais cessé d’exercer son premier métier. Nous s en l’an 64r et c’est ici qu’interommes vient le merveilleux. Sur un chariot traîné par des bœufs, un valet transportait des pierres destinées à la construction du monastère. Un ours, surgi d’un taillis voisin, attaqua et dévora une des bêtes de l’attelage. Le saint, qui avait assisté à la scène, obligea le fauve à prendre la place de l’animal domestique. En mémoire du prodige, la nouvelle colonie monastique prit le nom d’Ourscamp — le champ de l’Ours. Depuis cet épisode, issu tout droit de la Légende Dorée, l’ours n’a cessé de hanter ce lieu. Sculpté dans la pierre, il domine la façade de l’abbaye ; il déambule, d’un pas tranquille, dans ses armoiries ; il ISOUS LE SIGNE DE L’OURS se blottit, apprivoisé, dans les bras de la petite fille de l’actuel jardinier des Bons-Pères, qui semble renouveler, à treize siècles de distancé, le miracle du grand saint Eloi. Les siècles passent. Le ro décembre ttza, l’évêque de Noyon, Simon de Vermandois, décida de faire refleurir la communauté de prières qu’avait fondée son lointain prédécesseur. A son appel, saint Bernard vint à Ourscamp et y laissa douze moines de Clairvaux. La prospérité de l’abbaye ainsi rénovée prit, en l’espace de quelques années, un magnifique essor. Au xtue siècle, elle ne comptait pasmoins de cinq cent cinquante religieux de choeur, ce qui impliquait, si l’on ajoute les frères convers, une communauté d’un millier de personnes. Ce fut la grande période d’Ourscamp. Trente-trois abbés cisterciens s’y succédèrent. Le roi Philippe le Bel y fixa même, un moment, sa résidence. Le monastère formait alors, avec ses annexes, un ensemble considérable. La première préoccupation des disciples de saint Bernard avait été d’élever une église, bientôt remplacée par une construction plus vaste. C’était un splendide édifice, conforme aux règles de Ciseaux, c’est-à-dire à chevet plat, sans clocher de pierre, sans chapelles rayonnantes, dont la nef, voûtée d’ogives, comportait neuf travées décorées avec une extrême simplicité, car on connaît les impré-cations de saint Bernard contre le luxe de Cluny. Mais, dès le milieu du XIIIe siècle, les moines, jugeant encore une fois leur église trop petite, abattirent le chevet carré et — les règles d’austérité s’étant relâchées — le remplacèrent par une magnifique abside à déambulatoire et chapelles rayon-nantes, digne d’une cathédrale, portant ainsi à rien mètres la longueur totale du monument.