devait provoquer l’étincelle avec l’au-delà ; la formidable pression de la supplique, amener, sous forme de miracles, la réponse du Seigneur. Rapportées dans de nombreuses biographies, les répliques de Bernadette à ses questionneurs ressemblent étrangement à celles d’une autre paysanne : on y retrouve la densité lapidaire, la sûreté tranquille de Jeanne d’Arc, désarmant ceux qui espéraient l’embarrasser. A ces paroles historiques, Marcelle Auclair vient de donner un émouvant contexte sous la forme romancée ; sa « Bernadette » (*) qui, depuis Zola et bien d’autres, est le dernier en date de tous les livres consacrés à Lourdes, a le mérite de mettre à la portée de tous l’histoire d’une vie surnaturelle. Le créateur du pavillon de la France à l’expo-sition de Bruxelles a une solide culture classique j’ai connu Guillaume Gillet — fils de 1…h I;illci et de Suzanne Doumic — en 1949, à la villa j, ce Premier Grand Prix de Rome se livrait alors à des fouilles et à des relevés sous la basilique de Saint-Pierre (nous avons publié de lui des croquis de la rue à Rome dans notre numéro d’avril 1950). Et pourtant, ce grand architecte de quarante-trois ans est aujourd’hui — avec l’étroite collabo-ration d’un ingénieur, René Sarger — l’auteur d’un bâtiment dont les lignes révolutionnaires n’ont pas fini d’ébahir certains esprits, comme ne manquera pas de le faire aussi son église de Royan. Ailé de glaces, nervuré d’acier, le pavillon de la France à Bruxelles semble un gigantesque insecte son antenne unique est une longue flèche oblique en acier, agissant comme contrepoids des charges de l’édifice, toutes décentrées et portées sur la périphérie. L’idée de ce « signal » était de M. Pierre de Gaulle. Le commissaire général de la France à l’Exposition avait, à son architecte, tendu une perche : celui-ci en fit un levier. C’est à cet ingénieux équilibre des forces que ce bâtiment doit son apparence aérienne. La même légèreté se retrouvera dans Notre-Dame-de-Royan, construite en voile mince de béton armé. Quant au château d’eau que Guillaume Gillet achève à Caen, c’est un autre exercice d’équilibre : il a la forme d’un cône reposant s sa pointe comme une toupie. Telle fut la solution, non point extravagante, mais astucieuse,ur du problème posé :au pied de ce réservoir devait être installé un marché couvert qu’il ne fallait pas encombrer de points d’appui. Le baron Muer, de Ferrera, Gaanussarre banaral du Gouvernement bel«. el AL Pierre deaAa,corners, saire vénérai de la France à l’Exposilion de Bruxelles. Jamais les techniques n’ont progresse aussi rapidement qu’à notre époque : l’architecture se devait donc d’évoluer en fonction des procédés et des matériaux. La prochaine apparition dans le ciel de Paris de constructions neuves va être une grande actualité le palais des Expositions du rond-point de la Défense, celui de l’UNESCO place Fontenoy, celui de l’OTAN à la porte Dauphine. On pourra déplorer que certains de ces bâtiments très modernes, trop proches d’édifices vénérables, s’accordent mal avec leur voisinage. Mais cette architecture nouvelle correspondant à des temps nouveaux, nous devrons bien l’adopter nous-mêmes comme les autres peuples l’ont fait. Il serait déconcertant que nos architectes fussent moins appréciés chez nous qu’ils ne le sont, non seulement dans des pays neufs comme le Venezuela, mais en Inde, en Turquie, en Iran. Char les I’ Guillaume Gillet peut avoir le sourire-. Ce Grand Prix Ce Rome est l’auteur du pavillon de la France oui sera un des n clous r tle l’Exposition de Bruxelles. Derriere lui, au mur, Es maquettes des cloisons de cet extraordinaire luatiment, construit en acier, en glaces et en polyester ondulé. Phot. Pierre Janan. Dernièrement, nous avons cru bon de rappeler ici que l’aviation était née en France et d’évoquer les noms des pionniers. Charles Pathé, qui vient de mourir à quatre-vingt-quatorze ans, créa dans notre pays l’industrie du film. Il y aaussi loin du hangar à tournage de Vincennes en 1903 aux actuels studios de Hollywood, que du Blériot XI de la première traversée de la Manche au Boeing 707 qui, cette année, va mettre New-York à sept heures de Paris. Mais l’un a permis l’autre, cela il ne faut pas l’oublier. Souvenons-nous du coq de Pathé-Cinéma, de Pathé-Journal, du Pathé-Baby. Encore un nom dont nous pouvons être fiers, encore un champ où un Français a semé. OLIVIER QUEANT, (‘) Blond et Gan édit. Phaberprnoleies I. A. Parsi, Pennon, Associnied Press. 3