«Le Devin n, à Lausanne (Me Ader -MM. Portier, Dillée et Pacitti, experts). Avec la fin du mois sont arrivées deux autres belles ventes : dans la première, Me Champetier de Ribes a mis aux enchères un fort joli tableau du xvne siècle ; deux jours après, Me Thulher, en vingt minutes, adjugeait trois Chagall pourra 650 nue francs. Il nous a paru amusant de vous présenter en pendant ces deux toiles si différentes. Entre temps, Me Delaporte obtmait 020 000 francs pour deux eaux-fortes et aquatintes de Goya : vous verrez la repro-duction de la plus élégante d’entre elles, ainsi que celle d’une des plus rares monnaies de la collection de Castro-Maya le statère de Panticapée. A cet ensemble nous avons joint un joli meuble de Nicolas Petit, vendu par Mn Blache à Versailles, avec MM. Damidot et Lacoste, experts, car il serait injuste de ne pas faire une place aux ventes de Versailles, qui semblent devenir de plus en plus dignes d’intérêt. La collection de Castro-Maya 21 millions de francs La collection des trois cent quatre-vingt-dix monnaies grecques et romaines en or, en électrum et en argent, réunie par M. de Castro-Maya, a totalisé et millions de francs. L’une des vedettes, car il y en a eu plusieurs, a été ce très rare statere d’or de Panticapée, payé 533 000 francs. Panticapée, c’est maintenant la ville de Kertch, en Crimée. Le décor de cette pièce est d’un dessin nettement oriental. Sur l’avers on peut voir la tête du dieu Pan couronné de lierre, les cheveux et la barbe hérissés ; au revers, sur un long épi de blé, un griffon à tète de lion cornue, de face, levant une patte et tenant une lance dans la gueule. Elle a été frappée vers 32o av. J.-C., elle pèse 59,t 1 grammes. (Me Belher -M. Bourgey, expert.) is-trItpelae.;cerseud:e?’eteerdrZesà par lui, Les deux eaux-fortes originales et aquatintes de Goya qui passaient en vente à l’Hôtel Drouot, le 13 novembre, sont les planches 72 et 76 des « Caprices 55. La première série des eaux-fortes et aqua-tintes ne comportait que soixante-douze pièces auxquelles vinrent s’ajouter huit autres plus tard. Les planches mises en vente sont des épreuves d’atelier tirées par Goya lui-même. On peut voir encore sur les marges la trace des doigts, et sur le sujet de l’une d’elles (notre photo) trois petites taches blanches faites par des grains de poussière restés sur le cuivre mal nettoyé par l’artiste. Le sujet de la planche 72 est lesuivant « En vain s’enfuit une belle lorsque plusieurs gros oiseaux la poursuivent… s Le no, 76 est unc charge contre les soldats « Les militaires orgueilleux lancent des bravadesaux malheureux estropiés. à Elles portent l’une et l’autre une légende en espagnol écrite au crayon ainsi qu’un numéro. Celle-ci dit : « No te esmparas à (Tu ne t’échapperas pas). Ces deux rares eaux-fortes ont été adjugés I ozo 000 francs au même amateur. (M. et Mue Rousseau, experts.) La fuite en Égypte vue par le Maitre des paysages d’hiver. Un très important panneau peint, malheu-reusement fendu en trois endroits différents sur toute sa longueur, a, malgré cet handicap, atteint un gros prix 13o 000 francs, dans la vente que donnait Mo Champetier de Ribes le 29 novembre. Il représentait dans un magnifique paysage d’hiver deux petits personnages fuyant sur la route gelée. Cet artiste dont on a longtemps ignoré le nom et que l’on a surnommé « le Maitre des paysages d’hiver serait maintenant identifié par la critique moderne. Il s’agrait de G. Leytens, mort à Anvers vers 1.627. (M. Touzet, expert.) Les amoureux survolent Vitebsk. Trois toiles de Chagall, peintes en Russie en ‘914 et1915, appartenant à la collection Kagan-Chabchay de Moscou, sont passées en vente le a décembre à l’Hôtel Drouot. Elles constituaient à elles seules tout le catalogue, mais en un quart d’heure et trois coups de marteau elles ont atteint I 2 650 000 francs. L’une, la Cuisine, représentant une bonne vieille faisant des crêpes, a été payée 15o 000 francs, l’autre,Maternité, est montée à 4 millions de francs,une la troisième, Au-dessus de la ville, un couple d’amoureux survolant Vitebsk, a fait 6 5oo 000 francs. Vitebsk, c’est la petite ville où Chagall est né et a passé son enfance. Le calendrier des ventes â la Galerie Charpentier e été retardé cette année. Le calendrier des ventes d’hiver à la Galerie Charpentier a subi cette année un retard que les complications politiques et financières du moment expliquent aisément. Au lieu de débuter dans la seconde partie de novembre, elles ont été fixées aux 3, 5, 6 et ro décembre. La première était consacrée à la collection de dessins, aquarelles, gouaches de M. Tony Mayer et à un ensemble de tableaux anciens et modernes appartenant à divers amateurs; les trois autres comprenaient des tableaux andens et modernes, des objets d’art d’Extrême-Orient, de l’argenterie ancienne, un très beau mobilier du xvino siècle, des tapisseries des Flandres et d’Aubusson. Met Ader et Rheims les dirigeaient. Nous donnerons dans notre prochaine chronique le détail des enchères obtenues au cours de ces vacations. R. W. 5 7 5. Stalêre de Panticapée (Kertch. Corn.), or. prix 555 000 Irancs 6. Goya, « No te escaparas a, eau f1VOPP°111Peces erecaVa »;18rrelleIrt t. Maitre des paysages d’hiver, s dessus tle Fuite en Çse e e adjugée 1 tao 000 franc la Ille ro. 113.’101’5 Plie d’adjudication