LES GRANDES VENTES Le succès remporté e New-York par la vente de la collection du banquier Georges Lurcy, mise aux enchères les 7, 8 et 9 novembre, chez Parke-Bernet, dans Madison-Avenue, a été un succès français. L’accueil délirant fait aux soixante-cinq tableaux modernes de l’École de Paris, dans la soirée du 7 novembre, par une foule aussi élégante que cosmopolite, femmes en robes décolletées et messieurs en smoking, venus de Paris, de Londres, de Genève et de Caracas, n’a pas laissé de doute à ce sujet. Les vainqueurs du tournoi d’enchères : Renoir, Gauguin, Bonnard, Monet, Vuillard. Lx vainqueur du tournoi d’enchères ne fut pas cette fois Gauguin, comme le en juin dernier à la Galerie Charpentier, lors de la vente de la collection de Mes. Thompson-Biddle, mais Renoir. Renoir, dont une toile signée, peinte vers r874, le Serre, mesurant z3 5 /4 X z8 3 /4 inches, autrefois dans la collection de Paul Gallimard, devait atteindre S zoo 000, soit 84 millions de francs. Achetée par la firme newyorkaise Rosenberg et Stiebel, on sut bientôt que lave ritable propriétaire était Mrs. Henry Ford II, à qui son mari venait de l’offrir. L’enchère la plus élevée qui ait été obtenue avant, S 18o 000, avait été donnée par Al.ander Goulandris pour une toile de Gauguin peinte à Tahiti en1892 Mau Tapon, (la cueillette des citrons), exposée en 1863 à la Galerie Durand-Ruel, année du retour de l’artiste en Océanie, et qui devait entrer dans les collections de la baronne PAR RAYMOND!: Marianne von Goldschmidt-Rothschild, à Berlin. La toile de Matisse, Dans le boudoir, ira aussi chez Alexander Goulandris. Parmi les autres œuvres importantes Femme dans u n jardin, de Monet (signée, datée 8i, 33 3 fie à< 26 Oz) était acquise par Look-Galleries de New-York pour Son Excellence Douglas Dillon, ancien ambassadeur en France (5 9z soo), tandis que l'acteur Edward G. Robinson faisait payer par son homme d'affaires Vase de fleurs, de Derain (S 5 50.), le Saucisson, de Braque (S 12 000), la gouache de Toulouse-Lautrec, Acex Ambassadeurs, gens chies (S 95 000), et un paysage de Segonzac ($ 6 000). L'autre gouache de Toulouse-Lautrec, Aristide Bruant aux Ambassadeurs, est partie à un prix beaucoup plus raisonnable. Le docteur Peter Nathan de Zurich l'a emportée pour S 62 o.. Une somme inattendue : 5 70 000, a été donnée pour un panneau de Aux- Tuileries, peint vers 19oo, provenant de la collection Joseph Hessel. Pour être complet, il faudrait citer tant d'autres œuvres Nature morte au chat, de Bonnard, payée S 7o 000 encore par Goulandris, la Plage, de Signac, achetée par Mrs. David Rockefeller (S 31 000), le Pont- Neuf, Parie, de Pissarro, vendu 5 57 000 a un collectionneur de New-York, etc. Mais les ventis du lendemain réservaient encore des surprises. Porcelaines de Sèvres et de Meissen. Meubles français du XVIII. siècle. Les jouées des 8 et 9 novembre étaient consacrrnées à la miss enchères des porcelaines, bronzes, appliques, chenets, candélabres, sièges, meubles, tapis. Les surprises furent pour les porcelaines. La seconde vedette de la collection Georges Mercy fut, à côté du Renoir de 84 millions de francs, la soupière de 5 z9 000 (1z millions), en porcelaine de Sèvres rose Pompadour, d'époque Louis XV, datée le 757, qui a suivi Hans Weinberg en Angleterre. Mn. Weinberg devait de son côté donner S r6 000 pour une paire de hauts vases en porcelaine de Meissen à monture de bronzes dorés, tandis que la très belle paire d'appliques en bronze doré et ciselé d'époque Louis XVI, que nous reproduisons, était achetée S 6 zoo par le magasin newyorkais The Connois-seur 2. Les meubles, eux, n'ont pas atteint les chiffres que l'on en espérait Frank Parrridge de Londres aemmené les deux commi;des de Cuviliès, rares mais d'un goût quelque peu munichois, peur 5 24 000. La table à écrire, dont nous donnons la photographie, a été le meuble le mieux payé, S zo 000. Le total de la collection Lurcy, pour les trois journées de vente, s'est élevé à S 2 221 35 5 (600 millions de francs, environ). C'est la première vente de tableaux modernes de cette importance aux États-Unis. Les ventes qui ont marqué, pendant le mois de novembre, à l'Hôtel Drouot, sont celles dontnous avions entretenu nos lecteurs précédemment : vente de la collection de monnaies grecques et romaines de M. de Castro-Maya (Me Sellier, M. Bourget', expert) et vente du mobilier de la cilla 2 4 ...lad.. la aaoa Paire d'appliques 't■iii'gse:';').!/eU-'170>rk23562gq(b’n’ist.g’ie117s1.. 1. Gauguin. c Mau Taporo u (la cueillette des citrons), toile adjugée 3180003. — 2. Renoir, la Serré e, toile adulée(‘ — 200 000. 3. Table à écrire d’époque Louis XV, en bois de rose et bois (rama-s’2ôcij.` »eit?’s6’irZUr: ert%;:âne: tle Sèvres rouis XV, datée ,e,=,?ree.