ALCACER. Peut-être qu’elle s’est mise en retard afin de se faire désirer davantage. DON JUAN. Cela n’est pas le fait d’une petite jeune fille. (Une jeune fille apparaît, au loin ; elle ne voit pas les deux hommes, gui se sont cachés.) La voici ! ALCACER. Y a papa ? DON JUAN. S’il y avait papa, ils seraient venus à l’heure. Pas papa. Personne qu’elle à l’horizon. ALCACER. La coiffure ? DON JUAN. Négligée. ALCACER. La mise ? DON JUAN. Celle d’hier. UN PASSANT, débouchant au premier plan. Pardon, Monsieur. Pouvez-vous m’indiquer la rue Santo Tomé ? DON JUAN. Prenez par le quai à gauche, passez trois rues, et là vous demanderez. — Que le diable l’emporte I Je lui ai dit tout cela au hasard. Heureusement qu’il va prendre le quai à droite. (Le passant s’en va et tourne sur le quai à droite.) — Tu as bien en tête notre petit scénario ? ALCACER. Tout est en place. N’ayez crainte. DON JUAN. Quant à papa, s’il apparaît, tu lui marches violemment sur le pied. Pendant que vous discutez, je me taille. ALCACER. Entendu. (La jeune fille s’approche. Alcacer se dissimule, après avoir dit Dieu ! quel oeil intéressant ! (Don Juan s’avance vers Linda, et lui baise les mains.)