Marie, c’est l’autre face de la femme, celle qui est tournée vers la hauteur et vers la profondeur. Pureté ne signifie pas seulement absence de tache, mais sim-plicité de la lumière blanche qui l’amasse en elle toutes les couleurs du spectre. La pureté, c’est la condensation poussée à l’extrême. Marie est pure. On n’ose dire qu’elle est belle, si par beauté on entend la splendeur de la forme. Mais il y a un au-delà de la beauté, qui est la présence d’une âme dans les traits d’un visage, dans son regard, dans sa manière de sourire. C’est une sorte d’abandon, comme s’il y avait de la bonté au fond de la beauté : c’est la grâce. Marie est grâce. Au delà du plaisir, il y a le bonheur; au delà du bonheur, il y a la joie. Marie est cause de joie. La femme est double : elle a le pouvoir de faire descendre l’homme jusqu’à la sottise et à l’hébétude et de le rendre semblable à un fou. Elle a le pouvoir de le faire monter par amour pour elle jusqu’à l’idée qu’il se fait de lui-même : alors elle le rend invincible. Elle pourrait même lui apprendre à se passer des plaisirs qu’elle lui donne. La présence de la femme donne toujours de la dou-ceur au sacrifice : elle peut même parfois rendre la mort délectable, lorsqu’on meurt entre ses bras. Marie pour l’humanité croyante a été celle qui enchante la peine humaine et qui permet de la surmonter. On le voit dans les cathé-drales, oeuvre faite par un surhumain effort, masse trouée de lumière.