Les femmes changent la face du monde… A une époque où les hommes ont l’impression, nette ou confuse, d’ètre dominés par les femmes, il était intéressant de prouver que ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Par des rappels échelonnés au cours des siècles, le présent ouvrage en fait foi. On y a fait surgir la silhouette de neuf femmes qui ont changé la face du monde on aurait pu en trouver cent. Et, s’il s’agissait d’évaluer le nombre d. inconnues, des anonymes qui, dans l’ombre, inspirèrent les pensées et les actes de certains hommes devenus sous leur influence des robots de génie, il faudrait alors aligner plus encore de chiffres. Tout de suite une question se pose ces neuf femmes sélectionnées par nous et qui eurent cette action déterminante, agirent-elles en tant que femmes, c’est-à-dire en séduisant puis en régentant l’homme, ou bien en le copiant, puis en le remplaçant ? En tirant avantage de leur sexe, ou bien, au contraire, en l’oubliant ? En bref, ont-elles fait la conquête de l’homme ou plutôt de ses prérogatives ? Eh Men — on va le voir –l’un et l’autre cas se sont produits. Certaines ont été essentiellement féminines, d’autres, asexuées, ont joué le rôle d’un homme. Si Cléopâtre et Isabelle la Catholique, si Anne Boleyn et Mêle Tallien usèrent de leurs charmes de femme, ce ne fut point le propre de sainte Geneviève, ni de Jeanne d’Arc, ni de Mary Baker Eddy, ni de Mme Curie l’une fut un veilleur, l’autre un chef d’armée — sans seservir de son épée, il est vrai — la troisième un maitre spirituel, la dernière un savant. Et voilà qui me gène un peu aujourd’hui pour dénoncer comme une anomalie récente cette actuelle abdication des hommes, sans rapport avec le digne effacement de saint Joseph, je le fesse dirai bien haut ! J’affirmerai quand mémo que la femme portant pantalon est de nos jours en majorité. Et ces milliers d’entre elles qui, sans raison valable, ont laissé leurs enfants à la garde d’une bonne pour s’en aller, chaque matin, travailler, celles-là ne font pas l’histoire elles la déforment, tout simplement, en s’écartant d’une loi de nature. Car sur le plan social comme par essence physique, la Biome n’a point été faite pour diriger une usine ni pour conduire un tracteur. Et sa prétendue émancipation pourrait bien être encore un faux progrès. Si l’on peut approuver que les femmes de l’Orient aient quitté le harem, on doit moins se réjouir que celles de l’Occident aient abandonné leur foyer. Se libérer de l’homme ? Elles en disent long ces deux images juxta-posées ici, il quante ans, un cortège de suffragettes ; là, il y a un mois, un régiment de femmes défilant au pas cadencé sous l’effigie d’un dictateur un homme ! Singulière émancipation. De là à la femme-soldat maniant la mitraillette, il y avait un pas on l’a franchi. Des mères tuant les fils d’autres mères le beau progrès, en vérité. Une femme est absente de cet ouvrage. Elle n’a pas changé la face du Inonde, ruais depuis cent ans — 1858-1958 — cette petite paysanne a fait venir devant une grotte des millions de pèlerins. Il est vrai qu’elle avait reçu un message d’une autre femme qui, Elle, se contenta d’être une mère un exemple du don de soi. A l’opposé de cet amour est celui de Don Juan qui toute sa vie a pris sans jamais rien donner. Le triste héros avait sa place dans cet ouvrage afin qu’apparût le dénuement d’un vieillard en qui la manie tenait lieu de sentiment, pour qui l’amour de la femme était une performance sportive et qui finit sa carrière comme un boxeur usé. Ainsi vont beaucoup de pécheurs séniles, estimant qu’il sera toujours temps de se faire pardonner. OLIVIER QUÉANT. ÉDITORIAL •