LES JEUNES’ rorx.ONS notre chapeau. XE.- Françoise I Sagan a cte, Ce aussi, bien lancée. Ses ouvrages fiant, depuis plusieurs années déjà, le tour de la Terre. A l’occasion de la sortie de son troisième roman, Dans un mois, dans un an, on a même assisté à un éton-nant phénomène dans la centaine où a puai ce livre, les plus grands écrivains, les critiques littéraires les plus notés de France ont été sollicités de l’analyser en hâte et en priorité. Et l’on a lu, sous leur prestigieuse signature, des articles généralement mieux écrits que le roman lui-Mime, plus riches en pensées et en réflexions. Il arrive que l’exé-gèse dépasse le livra. A cette surprise, on répond que ces grands écrivains dont les derniers romans ont parfois < tiré » dix ou trente fois moins que celui de leur jeune commue eussent pu étal soupçonnés d'une jalousie légère s'ils avaient semblé, devant un tel succès, bouder. Et ne soupçon, ils ont eu garde qu'il pût effleurer certains esprits. Voilà un argument qui rend bien difficile à un directeur de revue le devoir de dire à ses lecteurs sa franche opinion sur un livre, quand il est lui-mème, dans sa vie ffitime, romancier. Il lui faut, comme au tribunal, faire serment de sincérité : je le fais. Il me parait tout aussi injuste de donner cet ouvrage — littérairement parlant — une place de premier plan que de lui dénier toute qualité, ainsi que font certains. Cet écrivain vise à condenser le plus de pensées possible dans le moins de mots. Il y réussit parfois. Mais écrire concis est beaucoup plus difficile que d'écrire long. J'ai déjà vanté ici l'excellence du style de Marcel Jouhandeau dans ms Réflexions sur la vieillesse et la mari. Si de ce modèle on rapproche cette phrase de Mfle Sagan < Il voulait deux choses écrire un bon roman et, plus récemment, Josée », on me bien forcé de reconnaître que la construction n'y est pas. L'architec-ture d'une phrase courte a ses règles plus strictes encore que celles d'une longue. DEUX ROMANS Rigueur oblige. Et comment ne pas exprimer le regret de trouver çà et là des répétitions flagrantes qui posent, aux deux sens du mot, le problème de la correction (par exemple, cette image