L’AMOUR EST EN JEU (A). Comédie fran-çaise, d’après /a Virtinte (z), de Vanderem. — CADRE – Magasin d’antiquaire et autres lieux. SUJET – L’art et la manière, pour des époux qui s’adorent, de monter une scène de ménage à propos de tour et de rien, jusqu’à procédure de divorce inclusivement et rac-commodement final, bien entendu ! PEAU– Marc Allégret vive et… allègre ! Pour une fois… INTERPRÉTATION – Lanlou-reus-Annie Girardot couple fin et spirituel ; le petit Yves Noël charmant. Nor’ – Des gens qui ne peuvent se passer l’un de l’autre sans toutefois se supporter mutellement, il me semble avoir déjà rencontré ça un certain nombre de fois sur ma route 1 Pas vous ?… D’as’ donc ! (comme disent les plus authen-tiques espoirs de la jeunesse intellectuelle française). Ce qui compte ici, c’est la manière ironiquement incisive dont c’est traité ; le ton vif, pétillant ; le train si rondement mené que l’on n’a pas le temps de s’apercevoir que l’on fait de la lévitation au-dessus d’un aimable vide ! Dans cette banalité codifiée, il y a au moins un caractère qui ne l’est pas : celui de l’enfant. La séparation de ses parents ne l’affecte pas du tout, comme normal. Au contraire, il se montre si ravi de passer huit jours chez l’un, huit jours chez l’autre et d’être l’heureux bénéficiaire d’une manne inespérée de faveurs et de cadeaux, qu’il s’emploie cyniquement à faire échouer diverses tentatives de rapprochement. Que veux-tu ? dit ‘Monsieur son père à Madame, un peu soufflée tout de même. Il défend 1111•11111111111011fflr thermos, haine et rept:tant) itgurent pôle-mie au sinistre menu réunissant tes ennemis : Lulli et Curd Lttr),tens. ((Fil pour mil.) comme il peut son bonheur, ce petit !… 0 sereine philosophie !… O tendre jeunesse en bouton !… OEIL POUR OEIL (A). Drame français en couleurs et vistavision, d’après Vahé Katcha HL —CADRE – Un Liban… importé d’Espagne mais saisissant tout de même SufET -Vengea silencieuse, lentement et minutieu-sement mûrie par un Levantin à l’endroit d’un médecin dont un refus d’assistance est l’origine de la mort de la femme de cet homme. RÉALISATION – Cayatte sobre, vigomeuse, colorée. INTERPRÉTATION – Par sa puissance massive et sa tranquille simpli-cité, Folco Lulli écrase littéralement le pale et sans relief Curd Jurgens. NOTE – Trame subtile, mêlant adroitement les fils de la vengeance, d’une part, et du remords, d’autre part, pour aboutir à une étonnante marche à la mort à travers un désert aux perspectives décharnées hallucinantes. Il y a là une grandeur, un accent, un pathétique qui terminent en beauté un teécit où se relève parfois en cours de route un certain flottement de l’intérêt, peut-être en partie àcause de l’insuffisance de Curd Jurgens, que je trouve décidément trop fâcheusement infé-rieur à sa tâche. RETOUR DE MANIVELLE (A). Drame fran-çais, d’après le roman (a) de J. FI. Chase. —CADRE – Somptueuse propriété du Midi. Suer – Titulaire d’une grosse assurance sur la vie, excluant le suicide, un homme se tue afin d’induire une épouse exécrée en tentation de maquiller cette mort volontaire en assassinat, avec tous les risques que comporterait pour elle une fraude aussi dangereuse. Les péripéties dramatiques qui s’ensuivent en effet ! RGNISATION – La Patelière aussi élégante que soignée mais peu émouvante ! INTERPRÉTATION – Michèle Morgan médiocre, dans un personnage ne lui convenant pas du tout ; Gélin : manque de carrure pour un rôle qui en exigeait ; Peser Van Eyck le seul du trio qui soit quelques scènes acides et personnages curieu-sement typés meublent brillamment la fin du film et nous laissent sur une bonne im-pression. A PIED, A CHEVAL ET EN VOITURE (sit) (B). Comédie française. — CADRE – Divers lieux de Paris… dont une entreprise de pompes funèbres. SufET – Du danger pour un geai des plus minables deparer de plumes de paon 1 Pour avoir vouluse seconder les projets matrimoniaux de sa fille, en donnant le change sur sa très modeste condition sociale, un comptable perd honteu-sement la face mais tout s’arrange pourtant parfaitement. RÉALISATION – Delbez quel-conque. INTERRRÉTATION – Noël-Noël son personnage habituel, toujours charmant, mais que l’on aimerait découvrir de temps à autre un Noël-Noël que l’on ne connais, pas ! Entourage correct. NOTE – Rien de plus plat et de plus sot, à mon sens, que cette pantalonnade dont le titresitre hypocri-tement grossier dJmne la mesure ! Que dire de l’insistance avec laquelle on joue du cor-billard automobile tantôt comme voiture-école pour candidat au permis de conduire (sir); tantôt comme racer semant son… chargement en rome (resir) ! Par un reste de pudeur, on ne nous montre pas ce dernier trait d’humour on le raconte ! Certains gags (voiture des quatre-saisons poursuivie et finalement culbutée par un chauffeur novice) remontent aux temps héroïques de 1 lé/as! un pyjama du luxe et ‘me pose provo- L’examinateur Robert Vattier va oretaler conte ne suffisent pas à faire une vamp. La aver raison le candidat Noël-Noél. En bonne tendre Michèle Alanguit, vouée aux virlimes, iustice, t’est le film tout entier qui mériterait aurait dit y penser… (Retour de Manivelle.) de l’être ! (A pied, à cheval et en voiture.) vraiment bon, faisant preuve d’autorité et de concentration… mats malheureusement, il meurt tout de suite ! Michèle Mercier à retenir. Nor’ – Intrigue moins satanique-ment raffinée que dans le livre mais encore subtile tout de même. Malgré cela et le soin apporté à la mise en images, il me semble que nous restons très, très loin de la tension presque insoutenable de la Corde, modèle du genre et dont la situation présentait de sérieux points de contact avec celleLi. Mon avis ?… Trop de minutie, de lenteur, de paroles et pas assez de nerf. Heureusement, l’Arroseur arrosé… Quant au couplet de Noël-Noël fustigeant les classes sociales (au-dessus de la sienne), c’est résolument gratuit et lourdement appuyé peu après par un fastueux cortège de noce en métro, où les gens de la haute a découvrent enfin avec curiosité le charme poétique, le pitto-resque et la commodité des transports en commun m To ceci ne signifie rien, sinon une hargne que l’on retrouve encore dans le personnage ridicule et grinçant que joue Jean Galland. Un bon sketch, pourtant celui de Darry Couda. Peu ! M. L. (A) Adultes seulement. (B) Toutes personnes. Denoël. (2) Flammarion. (y) Plon. (a) Gallimard, Série Noire. 55