RYTHMES DU MOIS THÉATRE PAR ROBERT KI MP de l’Académie frartrai se .juse’rpiUccITir eutnlÎe:’aZeré2)rtrns de fleursl’exemple. A l’automne, nous assistons à une poussée violente de pièces nouvelles. Mais c’est la nature qui réussit le mieux son tour de physique enivrante. Les théâtres de Paris font de leur mieux. Ce n’est pas tou-jours très bien. – Ainsi, que dire du petit acte /e Nouveau Loca-taire, de M. Ionesco, auteur de renommée grandissante ? Qu’il ne signifie rien serait injuste. M. Ionesco observé, et il n’est pas le premier, que des êtres nés rétrécis s’enferment dans leur passé poussiéreux, redoutent le plein ait mouvant du présent, se claquemurent dans les à souvenirs dans la nuit, satire de la tyrannie et spéci-fiquement cléricale, qui s’est abattue sur un pays imaginaire. M. Chauffeteau ne s’attaque ni à la. religion romaine ni à l’ortho-doxe, il le jure. Mais à l’autorité abusive. Une révolte éclate ; elle avorte. Le sang coule, et d’abord celui de Bircorte, jeune fille pâle et fantomatique, condamnée à consoler les victimes du diacre oppresseur, à l’instant de leur supplice. Un passant la poignarde sans qu’on sache pourquoi. Une autorité du pouvoir laïque, qui souhaite le succès de la rébellion, déclenchée le soir où la cloche de l’église n’a pas sonné le glas pour la lecture de la liste des condamnés quotidienne ; tout cela sans vif intérêt et, si j’ose dire, très tarabiscoté. Au Théâtre des Arts, à le direction duquel Mme Alice Cocéa s’est associée à Mme Roubé-Jansky, héroïque fondatrice, on a ouvert la saison par Mon cœur balance de Michel Duran, mieux inspiré jusqu’ici. Le cccur est celui de Gertrude, intolérable pécore affligée d’un terrible accent balkanique, vide récoltés le long de leur vie, portraits et vieux rubans, et pour rien au inonde ne chan-geraient d’atmosphère ni d’idées. Tel est ce pauvre petit fonctionnaire qui fait amener dans un nouvel appartement toutes les vieilleries des parents, bouche la fenêtre, crainte du froid et du grand jour, et bâtit autour du siège où il s’accroupit cies barri-cades, des fortifications d’armoires bis-cornues, de chaises vétustes et rompues, de pots et d’abat-jour, sans compter les portraits de famille rendus, par le temps, illisibles ! M. Ionesco a écrit un autre petit acte éton-nant, déjà illustre les Chaises. Celui-ci pourrait s’intituler :les Chaises et les Armoires. Il ne vaut pas l’autre. Le spectacle débute par une nouvelle version de Comment s’en débarrasser, une curieuse et succulente pièce ; mais il a trop écouté les critiques adressées à l’original qu’il a fâcheusement débarrassé de ses excès, de ses obscurités ; et ce sont les défauts qu’on regrette maintenant dans ce texte édulcoré, châtré. Qui eût soupçonné M. Ionesco de tant de docilité et de confor-me? Aussi médiocres, mais plus prétentieux m’ont paru les trois actes de M. Chauffeteau, joués au „Théâtre en Rond à Biscotte 52 des séductions de l’accent adorable d’El, Ire Popesco ; minaudière et façonnière à sentis enragé le plus bénin des spectateurs. Elio n’arrive pas à se décider entre Louis et Sauf, le sérieux travailleur et le bohème fantasque. Alors, après avoir épousé Louis, que SPI sauve de la faillite parce qu’il a hérité /lé quoi signer des chèques à profusion, elle I: trompe avec un troisième et finit par s’enfui l-en Amérique à la poursuite d’un autre encore. Le seul plaisir qu’on reçoive nous vient du M. Claude Nicot — le fantaisiste — d’un naturel et d’une intelligen ravissants. Il donne de la vie à à lui seul,ce à cette comédie cadavérique. Heureusement, nous avons eu des générales plus intéressantes. On peut avoir horreur des personnages (sauf un) pour lesquels l’auteur, la fine et subtile Constance Coline avoue sa tendresse, également répandue et parfois gaspillée. On peut être écœuré de la bas cesse de Christian, bellâtre et paresseux qui s’est précipité en Indochine et en Afrique, vioins par patriotisme que par mépris de la e et du travail. Sa maîtresse, sa protec-trice (en parler noble) Regina, gargotinic de luxe et libraire sans culture, peut vous refroidir par sa vulgarité et les appétits char-nels d’un corps qui vieillit… Il reste, pour exciter la curiosité et la sympathie, une jeune femme, Estelle, la nièce de Régina, que M.. Maria Mauban — le salut de cette comédie — incarne idéalement, en muse, en sylphide. Estelle se laisse séduire par l’irré-sistible Christian. C’est la faute de Régina qui l’avait envoyée à Paris, avec mission de ramener l’amant rassasié et décide à fuir. Régina, responsable de ce qui est arrivé, ne consent pas à s’accuser et menace d’un scandale la douce Estelle qui a un mari falot et sans vigueur… Estelle affolée se suicide. Mme Coline, impressionnée par les prouesses de Salacrou, a encadré l’action d’un prologue et d’un épilogue qui ont pour scène le caveau de toute la famille. C’est là qu’on reçoit Entelle, encore toute embrumée de barbi-turiques, et qu’on obtient d’elle l’évocation de l’aventure. Nous ne pensions pas qu’une assemblée de morts, dans l’antichambre de la vie éternelle, Enfer ou Paradis, tinssent de si sots propos, gardassent toutes leurs mesquineries terrestres, rancunes, aigreurs, A gauche Matrice Bretiy, Geneviève Page, René Arrien et Jean Claudia, dans Le Cceur volant, au Théâtre Antoine. Page de droite Georges Descrières et Mal* fria’sini dans II ne faut juter de rien, à la Comédie-Française. Philippe Nicolle( et Françoise Christophe dans 1.5 Prétentaine, aux Ambassadeurs. :i-dessous Maria Millibar, et Michel Piccoli las, Regrets éternels, à l’Œuvre. Impies Sueys, Micheline Baudet et François chaumelte dans La Réunion des Amours, à /a Comédie-Française. (Photos Lipnitzki.) r ■■■e£11.1 glIMMIIIMIIMIIMIZIMe