LES TIMBRES RURAUX DE RUSSIE T ‘ÉTEND,. de l’Empire de Russie, dom la surface de certaines provinces était supérieure à celle de la France, l’éloignement de beaucoup de communes de plus de 5o kilo-mètres de la ville de district la plus proche, le manque de communications entre la ville et la campagne, non reliées par le chemin de fer, l’absence de bureaux de poste dans les villages incitèrent de nombreuses communes (oujésd) à organiser un service postai local desservant les sites dépourvus de bureau de poste. Les mairies locales centralisaient le courrier des habitants et le faisaient parvenir au bureau le plus proche. En même temps elles rappor-taient le courrier adressé aux habitants de la commune. De cette façon naquirent les timbres-poste ruraux (Zemstvos) qui servirent à affranchir aussi bien le courrier destiné entre villages de la même commune et la ville qu’à l’exté-rieur mais dans ce cas les lettres devaient également ètre affranchies par des timbres de l’État. Ces timbres servaient en même temps de timbres taxe et étaient apposés sur les lettres adressées de l’extérieur aux habitants de la commune. Le premier bureau qui employa des timbres locaux fut celui de Schlusselbourg (Gouv. de Saint-Pétersbourg), qui émit un timbre en septembre 1865. Ce timbre fut unique dans ce district. La poste rurale fut légalisée par oukaze du Sénat du 27 août 187o, publié par le ministère de l’Intérieur le 5 septembre 187o. Le service des postes rurales se développa rapidement, ce qui incita le gouvernement à donner par décret du r z juin x890 un statut définitif, obligeant les communes à organiser un service régulier gratuit ou payant à leur convenance. Il fut émis depuis 7865 jusqu’en 7917 environ 3 000 timbres-types, sans compter de nom-breuses variétés. Les postes rurales furent supprimées en principe après la révolution soviétique, mais par exemple le district d’Amour, qui n’émettait pas de timbres, ‘mit timbres en 1919. Les soviets locaux de Bielosersk, Louga (Province de Petrograd), Perm et Tcherdyn (province de l’Oural) émirent des timbres ens918 qui remplacèrent les anciens ruraux. Ces timbres ont eu une existence très courte et sont très rares. Les timbres de Wenders, repertoriés dans tous les catalogues (on ne sait pas pourquoi), sont des timbres ruraux au même titre que les autres. Sur les 33 gouvernements pourvus de com-munes (zemstwos), 16z communes seulement 64 HPRITEAS 4002.2 ittnr614 44> 444 1104 ta 84, 44:51?2,2 .–,—:: .., 51 147:201 /1462TCR01 0:q93: A., FIA Y.TA…. Inli 1:11.. -e–e- ..->.- 1188 6,1 A41 .0. 1. Site types-erreurs du timbre à 2 kop d’IRBIT (Gt de Pensa). — 2. Timbre du district de BERD/ANSK de Tauride), tête béé& rare. —3. District de LA/CHEFF (G( de Pusan), téte béate rare. — 4. Timbre do district ALEX /INDRI A (6.t. Cberson). TA.11)11 émirent des timbres sur les 345 communes qui avaient été créées. Au début les timbres furent confectionnés par les communes elles-mêmes, d’où le grand nombre de variétés. Certaines impres-sions furent rudimentaires, un cadre avec le prix, parfois même fait par un cachet à la main, d’autres, par contre, étaient imprimés avec soin, dans des couleurs variées, souvent deplusieurs couleurs. Certains s’inspiraient timbres étrangers, par exemple la commune de Griasovetz imprima de jolies vignettes ressemblant aux timbres suisses, danois, bavarois, hongrois, etc. En /884,certaines communes confièrent l’impression de leurs timbres à l’imprimerie de l’État à Saint-Pétersbourg, qui établit 5 types dont l’impression est très soignée. Deux de ce types furent adoptés dans plusieurs communes, ce sont les types dits d’Ardatof et Bachmutch. Les oblitérations étaient au début faites à la plume, plus tard on employa soit des cachets spéciaux, soit des cachets de la commune ou même des cachets personnels du percepteur (Schatzk). Certains timbres ne furent émis qu’à quelques centaines d’exemplaires, dont la grande majo-rité est perdue; ils sont rarissimes. Le manque de documentation existant à l’époque, l’absence de catalogues empêchèrent les amateurs de les rechercher, certaines com-munes refusaient même de les vendre aux collectionneurs qui les demandaient en disant qu’elles en avaient besoin pour les usagers. C’est en dehors des frontières russes que la collection de timbres ruraux se développa. Le premier ouvrage paru sur ces timbres fut édité en /875 par laie aison Moens à Bruxelles, qui inclut également les ruraux russes dans son catalogue de Russie édité vers la fin du xrxe siècle. Divers ouvrages en anglais parlèrent des timbres locaux russes, mais généralement 104 OUR MO A J. T61 5. Timbre du silo hitt de S DONSK (Gt. de !Voronej), le ta-lon servait de reçu e/ était détaché dit timbre. — é. Timbre do dittriel de KOSELETZ (Gl. de Tcherni-,gov), tir. 250 24 pièce,’ connues. sans indiquer de prix. Les ouvrages les plus connus sont The catalogue of the Russian Rural Stamps, édité par Skott à New York en 1896, CI. l’album-catalogue de Stanley Gibbons, édité à Londres en r 899. En i9o8, le grand philatéliste et joaillier bien connu Fabergé commença l’édition d’un catalogue-étude des timbres ruraux. Cet ouvrage extrêmement complet parut par livraisons jusqu’en 19 6. Eu tout 20 fascicules parurent qui formèrent trois volumes de grand format de noo pages. La guerre et la révolution interrompirent la parution de cet ouvrage capital, qui s’arrête à la lettre L. Pendant la tourmente presque tout le stock fut détruit et les quelques exemplaires exis-tants sont extrêmement rares. Après la première guerre mondiale, c’est-à-dire à l’époque où les postes rurales cessèrent d’exister, deux catalogues parurent, un en russe et en anglais édité en 192 5 par les Soviets et rédigé par Chouchine, et l’autre, très complet, en allemand, rédigé par l’archi-tecte Schmit en t934, lequel possédait une des plus belles collections de ces timbres qu’il offrit au musée postal de Berlin. Il donne une cote assez juste des timbres en marks. Actuellement, le nombre de philatélistes collectionnant les timbres ruraux augmente non seulement aux Etats-Unis, mais également en France. Aux ventes Harmer à New York certains timbres ont été vendus plus de 000 dollars. En Belgique, une jolie collec-on, mais très incomplète, a été vendue plus d’un million. Même en France ces timbres obtiennent des prix élevés, surtout sur lettres; même les plus communs se vendent 3 000 à 4 000 francs. Si un catalogue était édité, d est indéniable que cette et-Rection infiniment passionnante prendrait un très grand essor. A. PEET111020.