EXPOSITIONS IR BAROTTE A LA GALERIE CHARPENTIER École de Paris 1957. Une fois encore, Raymond Nacenta, direc-teur de la Galerie Charpentm, et son colla-borateur, le marquis de Masclary, s’efforcent de présenter, en plein Paris, en face de l’Élysée, plus de cent toiles judicieusement sélectionnées quinous apparaissent un peu comme un véritable « tableau clinique » de la peinture contemporaine. Voici d’abord les grands aînés Picasso, Villon, Rouault, Segonzac, Chagall, Vlaminck, Bissière. Installés dans leur gloire depuis hingtemps établie, ceux-ci n’ont pas grand-chose à nous ‘apprendre. L’intérêt primordial de l’exposition réside surtout dans la confrontation d’reuvres plus jeunes qui nous permettent de pressentir déjà ceux que l’avenir retiendra. Devant le talent, les classifications théoriques tombent. Marchand, Gromaire, Desnoyer, Goerg, Limouse, Cha-pelain-Midy, Caillard, Carzou, Despierre, Terechkovitch entre autres appartiennent à l’École dite » figurative ». Bertholle, Viera da Silva, Piaubert, Poliakoff, Hartung, Sou-lages, Kallos, Estève, Atlan sont de purs « abstraits ». Max Ernst, Domec, Labisse restent fidèles à l’esprit «surréaliste »; Clavé, Lapicque, Lanskoy, Bores, Garbell, Pignon, Chastel demeurent farouchement « indépen-dants » et chacun d’entre eux témoigne d’une personnalité attachante. Toute une pléiade 60 de jeunes dont l’art marque en général un retour au réel, qu’ils se nomment Fusaro, Commère, Sebire, Winsberg, Bardone, Morvan, Moult’, Rebeyrolle, Schenck, Arto-zoul, Sinko, donne beaucoup de fraîcheur ce vaste ensemble. Si cette manifestation nous laisse regretter quelques absences (j’enciterai deux au DEUX ASPECTS TRÈS DIFFÉRENTS HE L’ÉCOLE DE PARIS 1957 Bardane, fidèle à E nature, a loyalement peint le Printemps (ei-contre); Berthalle, abstrait non totalement détaché do réel, mit ainsi Venise la nuit (chdessns). passage zarpmariisccumx iaenBlaeruornpclatcLbtanus raud), du moins, par sa diversité, son inten-sitéde vie, sa recherche de la qualité, nous console-t-elle des centaines d’expositions dénuées de tout intérêt qui nous sont imposées par des loueurs de cimaises. UN GRAND OUBLIÉ JEAN PUY Galerie Vendôme. C’est aussi parmi les ■■ Fauves s que Jean Puy clans sa jeunesse triompha. Ses toiles figuraient à côté de celles de Marquet, Matisse, Braque, Vlaminck, Valtat, Derain, dont les tons purs scandalisèrent les visiteurs du Salon d’Automne I gel. Il était juste de rendre enfin hommage à un artiste enfermé, à quatre-vingts ans, dans une solitude totale. Ses recherches sont aussi discrètes que son silence. Dans ses Nos comme dans ses paysages ou Natures merlu, l’étincelle-ment de la couleur, plus tempérée aujour-d’hui qu’autrefois, ne porte aucune atteinte à la plénitude sereine de la forme. PLUS QUE JAMAIS les grands peintres influencent la couture. L’éblouissante rétrospective de Raoul Dufy, qui se prolonge pendant quelque temps encore au Musée de Lyon, prouve, dans les adorables tissus exposés, combien le talent de cet artiste fut enrichi par sa collaboration avec la Maison Bianchini-Féries. En dessi-nant des projets pour des robes ou des foulards, il donna encore plus d’élégance à son arabesque. A l’occasion de l’entrée de Mme Dufy, soeur du grand peintre disparu, dans sa maison de couture, Lucile Manguin a eu l’amusante idée de montrer cinquante toiles du même Dufy et de son père, mort lui aussi après aviar été un des pionniers de l’École de Paris. Ces tableaux sont tous consacrés au thème joyeux des vacances. Avant d’assister à In présentation de la collection, les clientes françaises et étrangères peuvent constater combien il existe de rapports étroits entre les tons, la forme mème d’une robe et la composition de toutes les œuvres ici réunies. Il est incontestable que ces deux maîtres, qui occupèrent, avec Matisse, au début »lu siècle, une place si importante parmi les « Fauves », usèrent d’une palette de tons purs dans laquelle la mode actuelle cherche encore une source de richesses. CHEZ LUCILE MANGUIN : CES DEUX TAIHEAUx VEULENT PROUVER QUE LES PLUS GRANDS pEINTRES ONT INSPIRÉ LES COUTURIERS DE NOTRE ÉPOQUE : de Rend De :y le Port (ri-dessus); de illangnin Saint-Tropez (ci-contre).