, LA MUSA , PAR CLAUDE 13 AIGNERES PERSPECTIVES DE LA SAISON MUSICALE Après la trêve de septembre où seul le festival de Besançon maintient en haleine les mélomanes et leur permet d’attendre sans être condamnés à une diète totale les harmonies de l’automne, les salles de concert ouvrent une à une leurs portes. Et voici que commencent les grandes migrations des virtuoses internationaux. Pour beaucoup, la France est une première escale, pour d’autres, ce sera la dernière au printemps prochain. N’est-ce pas un phénomène typiquement actuel que ces périples mondiaux de solistes et d’orchestres qui, de Paris à Calcutta en passant par Londres, New-York et Rio-de-Janeiro, iront défendre, au fil des jours et des kilomètres, le même programme, le mème message pour susciter les mêmes enthousiasmes ou les mêmes réserves ? Mais Paris n’est pas seulement un point où le génie,voire simplement le talent, inter-national fait périodiquement relâche. Paris ses musiciens sédentaires qui dans une large mesure sont les dépositaires et les créateurs du style français. Les quatre grandes associations symphoniques qui le dimanche se partagent à 17 h. 4 j les suffrages des mélomanes reprendront en chmur leur activité le 6 octobre. A la tête de l’Orchestre Lamoureux, Igor Markevitch officiera Salle Pleyel dans un concert Berlioz, Gounod, Berg et Ravel. Lui succéderont 5 Josef Krips avec en soliste Pierre Fournier, Georg Solti et Schneiderhan, Jean Fourni qui le o novembre conduira le Stabat Mater de Poulenc. Puis Igor Markevitch reviendra le 17 novembre avec Clara Haskil; le zz décembre il présentera un portrait de la Valse de Weber à Strawinsky. Albert Wolff inaugurera avec Primo Fabius la saison de l’orchestre Pasdeloup. Huit jours plus tard, Louis Martin conduira le jeune pianiste G. Tacchino dans le Concerto de Tchalkowsky ; avec Louis Martin au pupitre, paraltra ensuite la célèbre pianiste Éléonore Keomer. Ciccolini, Zino Francescatti, Phi-lippe Entremont, Arthur Grumiaux, Wilhelrn Kempf, Samson François et Teresa Stich-Randall se succéderont au cours de l’année sur la scène de Chaillot. André Cluytens qui vient de faire triompher l’école française au Festival de Bayreuth en dirigeant les Maîtres Chanteurs retrouvera bien entendu la Société des Concerts du Conservatoire ; quant à Roberto Benzi, il sera à la même heure sur la scène du Châtelet pour donner à. l’Orchestre Colonne son premier élan de la saison. Ses aînés, Georges Sebastian, Paul Sachet, Georges Tzipine, Pierre Monteux, reprendront la baguette qu’il aura délaissée pour retourner aux études classiques. Les orchestres étrangers seront peu nom-breux cette année à Paris. Sir Thomas Beecham sera pourtant à Pleyel les m et 8 octobre avec le Royal Philarmonic Orchestra qui est la meilleure formation britannique. Il sera précédé le 6 à Gaveau par l’orchestre de Pforzheim dont on ne sait rien et qui éveille toutes les curiosités. Le 11 octobre, Strawinsky fêtera lui-même son soixante-quinzième anniversaire en diri-geant Salle Pleyel l’Orchestre du Sud-westfunk dans son ballet Agon qui n’a jamais encore été entendu en Europe. Enfin, du côté des chorales, l’ensemble de Dresdner Kreuzchor qui groupe plus de cent enfants donnera à la Madeleine un programme de musique sacrée. Alors viendront les solistes qu’on a l’habi-tude d’entendre, mais que l’on retrouve toujours avec le même émerveillement 5 Nicole Henriot, le 14 octobre, Rubinstein le 22, le Quintette Chigiano le 27, Gérard Souzay le a3, l’illustre cantatrice Irmgard Seefried le 1 novembre, qui arrivera vingt-quatre heures avant le Groupe Corelli de Rome. Le 13 décembre, Vlado Perlemuter enchantera le public de Pleyel, où les Cosaques du Don paraîtront le 28. Et il faudrait citer cinquante concerts où des artistes encore inconnus tenteront leur chance. Peut-etre découvrirons-nous le suc-cesseur d’un Cortot, d’un Thibaud ou d’un Casals. Que nous soyons alors déçus ou comblés, il nous sera possible en 1958 de redécouvrir quelques valeurs sûres 5 le Wiener Oktett, le Quatuor Vegh, le violo-niste Szering, Robert Casadesus, Kempff et, c’est encore un secret, Jasha Heifetz. Enfin, l’Amérique nous rendra pour un temps les grands chefs d’orchestre qu’elle nous a empruntés Paul Paray, Pierre Monteux et surtout notre Charles Münch dont le retour marque traditionnellement l’apogée de la saison parisienne. Souhaitons que de nouveaux noms viennent bientôt s’ajouter à ce tableau d’honneur pour démontrer la vitalité d’un art qui demeure à travers les siècles l’écho témoin de l’immor-talité des âmes et des cœurs. C. B. CINÉMA PAR MARCEL LASSEAUX SISSI IMPÉRATRICE (B). Évocation histo-rique allemande, en couleurs. — CADRE -La cour de Vienne au commencement du règne de François-Joseph. Sujar – Scandale causé par les manières déplorablement libres de la nouvelle impératrice, frondant sans vergogne l’étiquette gourmée des Habsbourg. En opposition, son habile diplomatie, ralliant à la cause impériale les Hongrois rétifs, ralliement aboutissant au triomphal couronne-ment de Budapest. RÉALISATION – MRDSCIILa Élégante et enjouée. INTERPRÉTATION – Ri mu Schneider toujours aussi gracieuse, d’ar-mante, attachante ; Karlheinz Bohm l’air un peu bien niais mais sympathique. NOTE -J’ai retrouvé ici avec plaisir tout ce qui avait fait le succès du premier Sissi d’abord la suprêmehabileté à traiter cette histoire en conte bleu mais sans fadeur ; ensuite, le charme vraiment rare de Romy Schneider, fait de gen-tillesse sans apprêt, de fraîcheur, d’espièglerie, de sensibilité passant sans effort de l’enjoue-ment à la gravité, pleine d’une autorité extrê-mement nuancée; puis, le faste des réceptions impériales, la somptuosité des costumes de cour, la grâce des crinolines et des uniformes emportés dans le tourbillon de la valse vien-nmse, l’imposant déploiement de foules en costumes pittoresques et colorés dans la scène du couronnement, la poésie romantique des paysages bavarois… que sais-je encore ? Bien sûr, les amateurs de sensations âpres pourront se gausser légitimement de cette souriante bluette. A la condition qu’elle ne soit pas trop fréquente, je trouve qu’une giclée d’eau de roses est encore ce qu’il y de mieux pour balayer les résidus morbides, malsains, équivoques de tant de films « forts t, ou « durs 2. LES SUSPECTS (B). Film français d’espion-nage. — CADRE – Service de la D.S.T., porte-avions et autres lieux. Su38.2 – Match serré entre une équipe bien entraînée de policiers spécialisés et un réseau clandestin supérieurement organisé ; match se terminant oar l’interception d’un bimoteur transportant en Afrique du Nord les chefs du complot. RÉALISATION – Dréville 5 vigueur, intelli-gence. INTERPRÉTATION – VaDDI : puissance massive et sobriété; Jacques Motel 5 comique à froid percutant ; Anne Vernon, Yves Massard gentils. NOTE – Film solide, soigné et d’intérêt soutenu. Le mécanisme de l’enquête policière, celui de la « cuisine 55 du repérage au radar et du lancement à bord du porte-avions sont captivants. Trois restrictions à I amie erreur des républiques offrir de vieilles barbes an lien d’une jeune tête eouronnée Scontrant de gala, situons lorsque Rang c est tette jolie Sissi Impératrice.