Itinéraire du samedi chez les ANTIQUAIRES EN matière de meubles, le Second Empire aurait dû marquer un apogée. Jamais aucune époque n’a eu à son service une aussi remarquable pléiade d’ébénistes en pleine possession de leur talent, auxquels il n’a manqué, pour savoir innover, qu’une impulsion comparable à celle de Percier et de Fontaine et la sollicitude du souverain. Dans les rêves utopiques de Napoléon III, l’art décoratif ne tenait guère de place ;, il faisait partie du genre d’initiatives dévolues à l’Impératrice, qui n’était pas dénuée de goût, mais qui se montra toujours beaucoup plus encline à renouer avec les traditions de l’ancien régime qu’à découvrir du nouveau. Il semble que ce règne ait obscurément pressenti qu’il était la conclusion d’une ère, ce qui explique que ses réalisations se soient en majorité bornées à une sorte de récapitulation générale, puisant à toutes les sources, se montrant beaucoup plus soucieux de grapiller çà et là des motifs ou des détails que de copier exactement. L’ensemble à la fois hétéroclite et cohérent qui en résulte tend plus à ;l’adaptation qu’au plagiat et comporte une incontestable unité. On ne peut nier qu’il s’en dégage un style, le dernier auquel un monarque ait attaché son nom. Le grief le plus grave que l’on puisse formuler contre le mobilier du Second Empire, c’est son manque d’originalité profonde, sous une surcharge qui peut offenser le goût. C’est un pastiche de toutes les époques, depuis la Renaissance, mais toujours si différent de l’original que l’mil le moins exercé ne saurait s’y tromper. Quoi de Mme Simone Valère, de la troupe Jean- _ Larda Barrault, adopté le style Nap,- lion : ranapé,petite table-écran, bureau ; moquette d’époque. LE STYLE NAPOLÉON III („re partie) CHEZ MAURICE CHALOM Meuble à bijoux réalisé par Mesllin pour l’Impé-ratrice Eugénie et pro-venant du Palais des Tuileries. Cette étonnante pièce en poirier naturel sculpté dans la masse est ornée de six panneaux qui sont l’ amure de Labbé.