Un million de faisans et de perdrix élevés chaque année. Pour repeupler les chasses, il existe un autre moyen : l’élevage, qui se pratique en grand dans certains parcs nationaux : en particulier à Chambord et aux Vaux-de-Cernay mais auquel s’adonnent beaucoup de propriétaires soucieux de conserver de belles chasses. Le principe de l’élevage du faisan est fort simple : il suffit de reprendre des animaux en les attirant avec des grains en décembre et janvier et de les grouper dans les faisanderies à raison d’un coq pour quatre poules. L’acclimatation est rapide. Chaque poule pond en moyenne vingt oeufs qui sont placés dans des couveuses ou confiés à des poules de ferme. Les faisandeaux sont transportés à un mois dans les bois où l’on veut les voir se fixer. Pour les perdrix, l’opération est beaucoup plus délicate. Elle consiste à ramasser les oeufs découverts lors de la fauchaison et qu’il s’agit de sauver en les portant le plus rapidement possible à un centre d’élevage pour les confier à des poules couveuses aussi légères que possible. Mais dès l’éclosion un problème se pose : trouver aux orphelins une famille. Car le perdreau ne vit pas isolément, mais en compagnie, c’est-à-dire avec ses parents et ses frères. Un seul moyen : l’adoption. Des couples stériles ou des mâles isolés, capturés au filet, n’hésitent pas à prendre en charge les jeunes, à les considérer comme leurs propres enfants et à vivre avec eux lorsqu’ils sont lâchés dans la nature. C’est une des plus curieuses et des plus touchantes manifestations de l’instinct animal. Un million de faisans et de perdreaux sont ainsi élevés chaque année. Ce grand effort en faveur du repeuplement, joint aux nombreuses mesures prises pour sauvegarder les souches locales, permet d’affirmer, contrairement à ce que beaucoup se refusent d’admettre, que la chasse en France n’est pas condamnée. Avec la bonne volonté de tous, elle vivra. LA MAZÉRE. A proximité du château de Chambord, dont 011 aperçoit les toits la faisanderie.