La Sicile fin ema Pour oint A s stm s de he quit reproduit la bataille de Lépante —z ne fassi pas /es comparer aux colossales mosaïques de la cathédrale de Monreale. 26 Des colormes brisées, plus belles peut-Ille de ‘l’avoir plu s à porter que le ciel, et /a mer des ,Virènes entre /es espres… Voici Taormim. l’Aphrodite de Syracuse continue de vivre, de régner. Vous verrez c’est une Immortelle La Syracuse antique est bien morte. Et je crois que l’on peut dire que ce n’est pas une très belle morte. Visite mélancolique ! De cette cité qui fut pendant cinq siècles la capitale du monde grec, le peu qui reste affleure du sol, ou y est enfoncé. Un vaste terrain vague déploie un éventail parsemé de plaies et de cica-trices. Les gradins du grand théâtre sont taillés dans une pente de roche. Du temps où Eschyle y faisait représenter les Perses, sa position, face à la mer, devait être magnifique. Aujourd’hui, le rivage s’est peu à peu étendu, de sorte que le décor est fait d’usines, de voies ferrées, d’assez tristes bicoques. Sur le plateau, un cirque romain n’a plus que ses substructions. Quant aux Latomies, dont les voyageurs vantent à l’envi les enchantements, te sont des prisons à ciel ouvert; des milliers d’orangers et de citronniers captifs y succèdent aux six mille captifs athéniens qui y furent enterrés vivants. L’une d’elles s’appelle «la Latomie du Paradis », quelle sinistre plaisanterie ! Vers l’ouest s’élève le château Euryèle, ouvrage de guerre datant de Denys l’Ancien, document unique et qui passionne à juste titre les ingénieurs. Plus loin, la rivière Cyané serpente élégiaquement entre des rives où s’échevelent des papyrus. Cyane était une compagne de Perséphone ; elle tenta d’empêcher Hadès de s’emparer de la pente déesse ; pour la punir, Hadès la métamorphosa en source. L’eau de cette source est purissimement Plus loin encore, les monts Hybla, réputés dans l’antiquité pour la suavité de leur mie’. Vous aurez plaisir à parcourir leurs vallées, tantôt riantes, tantôt sourcilleuses. Donnez-leur une journée. Quelques villes s’y prélassent, visiblement contentes de leur sort, sur cette côte bien exposée où tout pousse tout seul. Par des routes très suffisamment carrossables, vous irez de Nos,’ à Modica, de Raguse à Vittoria, de Gela à Caltagirone. Ces villes se signalent à vous par de très originales et monumentales cathédrales leurs façades effervescentes s’élancent hardiment jusqu’au sommet de leurs clochers ; à leurs pieds dévalent les marches innombrables de pompeux escaliers, et autour d’elles s’ordonnent sereinement d’autres édifices baroques. Douzième, treizième et quatorzième journée. — Il faut, Amicie, que, Syracuse quittée, vous vous arrêtiez à Catane. Je vous assure que c’est une grande et belle ville. Sa vitalité, au pied (ou presque) de l’Etna, a quelque chose d’héroïque; un héroïsme sans jactance il a l’air de s’ignorer. Il flotte à Catane une atmosphère de bien-être qui se flaire vite, comme un parfum. Cette ville toujours menacée de mort, mais qui a toujours refusé de mouriq sait très bien jouir des richesses inépuisables de la campagne qui l’entoure. Ses forêts d’orangers et de citron-niers (toutes les agrumes) sont célébres; et ses amandaies, ses olivaies, ses vignobles. Catane a un jardin public et un théâtre de capitale e l’un et l’autre dédiés à Vincenao Bellini, son enfant chéri. Que le roi du Bel Canto soit le roi de Catane est une attention particulière du destin. Taormine sera votre dernière étape, à l’hôtel Timeo, à côté du resplendissant théâtre grec — un peu trop tripatouillé par les Romains. Oui, je le sais la situation de Taormine est « sublime a ; Taormine est « l’une des étapes obligées de tout voyage en Italie a Cependant — j’ai honte de l’avouer —je ne m’y sens guère à l’aise ; et cela, pour deux raisons. Les indéniables beautés de l’endroit sont gâtées par le tourisme. La petite ville est devenue un caravansérail vingt hôtels, trente pensions (et des centaines de « chambres meublées s) sur cette étroite langue de terre ! Et puis, seconde raison la terrible, la fascinante, l’intransigeante présence, au beau milieu du paysage, de l’Etna… La phobie des volcans n’est pas une maladie épidémique, contagieuse ; hélas ! par mal-chance, je souffre de cette maladie-là I… Je vous souhaite très sincèrement de n’en être point atteinte. Mais je me récuse ce n’est pas à moi, Amie., de vous parler de Taormine. A votre retour, c’est vous qui men parlerez. JEAN-LOUIS VAUDOYER, de l’Académie (ramai se. Photographie, Boudot-1.a.notte.