• La Sicile donc à énumérer ce que vous n’avez pas encore vu et que je souhaite que vous y voyiez. Par exemple, sur les hauteurs de la axera orientale, Solunte ; c’est une ville toute romaine en cours de désenvelissement ; mêlée encore à la nature i les fleurs des amandiers pleuvent sur ses mosaïques, et l’on n’a point décapé outre messire jusqu’à présent, comme à Pompéi, les dalles de ses rues. Cefalù, aimable port de pécheurs, que domine la plus normande des églises du roi Roger, est elle-même dominée par un imposant rocher de pierre blanche que le soleil, à son déclin, peint aux couleurs des mosaïques admirables dont le dedans de l’église est habillé. Montez au Pellagrina, pour y vénérer, dans â grotte où elle repose, sainte Rosalie, patronne de la cité. Et les villas I… Il y en a une bonne douzaine, de la Favorite à la Trabia, de la Tasca à la Valguanera ; c’est un luxe auquel les Palermitains, depuis les Arabes, sont restés fidèles. La plus célèbre est la Palagonia, où pullulent les fameux „grotesques s de caractère surréaliste pour lesquels Goethe fut si sévère… Entrez dans la cathédrale, asile des somptueuses tombes royales et qui, fille ou sœur de celles d’Espagne, est une petite cité dans la grande. Négligez le couvent où huit mille momies de capucins montent la garde, tous debout dans des cercueils à couvercles de verre ; mais ne manquez pas — je vous en réserve, Amicie, la féerique surprise pour votre dernière journée—les oratoires décorés par Coactimo Serpotta, disséminés à travers la ville. Un .peu Paine de Tiepolo, celui-là occupe Palerme comme celui-ci occupe Venise. Serpotta passa sa vie à mettre au monde, par milliers, rien que des jeunes filles et rien que des enfants ; et jamais il n’employa clans ce dessein une autre matière que le stuc ; un stuc immaculérnent blanc, qui a la fragilité de la coquille d’écuf et la pulpeuse matité de la fleur du magnolia. Sixième el septième journée. — Le lendemain, vous quitterez po. vous surprendre plus encore, peut-titre, que pour vous Palerme pour une tout autre Sicile. En face de l’Afrique, la Sicile du Sud est elle-même africaine. Là vous attendent — charmer — les copieuses ruines qui survivent (si l’on peut employer ici ce mot) à la ville grecque de Sélinonte. La route qui y mène traverse une contrée solitaire, hérissée d’agaves et de figuiers de Barbarie. Cent kilomètres pour atteindre Castel Vetrano. Après y avoir déjeuné (clans l’un des hôtelsÀ de la Société touristique Jolly), allez au Municipio faire vos compliments au beau petit couros de bronze déterré à Sélinonte, laquelle n’est plus qu’à treize kilomètres. Je crois qu’il est important de se souvenir, en l’abordant, que les Grecs qui, sur la côte d’une ile étrangère, érigèrent cette immense cité et ces immenses temples, étaient des conquérants, des colons. Il s’agissait avant mut pour eux « d’en mettre plein les yeux a ri,V — t t). ‘ ‘  » 5, • ‘? »…,:4; a, ■ r ‘ili 4Zie. ,..,:, — si j’ose dire — de l’indigène. Cette démesure était voulue_r„,„mage, ,, ,i,„„terie, mou i., . , ; 7 d’aigrions et d’aulx, les p,,,,, vendeurs ambulants ajoutent leur (ré rieur an brayait/ marché. Photographie, G. viollon. 33