P .1In CI. II IIIi Il If, RTRIMENT spe e la ctacle lyrique fut aussi discuté qu représentation de Caeten donnée lors du Festival d’Aix-en-Provence au château du Tholonet. Les plus ardents détracteurs de cette soirée, tout en admettant qu’ils n’avaient jamais vu le chef-d’œuvre de Bizet monté avec un tel panache, critiquaient l’interprétation et se scandalisaient du style de la mise en scène. Le recul du temps permetaujourd’hui de mieux décanter les idées et de faire le point. Rien n’est plus hasardeux que de confronter une partition de musique et les forces de la nature qui s’unissent en général pour la minimiser. Jouée en plein air, ta musique est souvent victime de la plus légère brise qui l’emporte; sur le plan émotionnel pur, la vue d’un chêne épanoui dans une nuit étoilée risque de rendre bien fade la plus étincelante gerbe d’accords, et le chant d’un rossignol inspiré ridiculise fréquemment l’invention mélodique du compositeur le plus séduisant. Or, la musique de Bizet n’a pas souffert de cette épreuve ; mieux, elle en est sortie vivifiée, affirmant une complicité que l’on soupçonnait déjà avec les harmonies les plus subtiles de la terre et du ciel. Cent vingt musiciens, au lieu de soixante, eussent rendu cette démonstration encore plus évidente, et leur chef Pierre Dervaux aurait sans doute alors été tenté de manifester plus de lyrisme. Côté distribution, Joua Madeira ne peut faire autrement que de chanter Carmen avec l’accent américain, et de là viennent tous les défauts qu’on lui prête. Mais sa voix remplit toue le val du Tholonet ; il est regrettable que ses partenaires montrent au contraire à cet égard une fâcheuse discrétion. Les élé-ments de décor qui se métamorphosent à vue créent une atmosphère merveilleusement espagnole. Je me demande seulement pour-quoi Joue Madeira s’habille en riche du soir polir travailler à la manufacture de cigarettes. Il doit y avoir une raison, elle m’échappe. 1,0 En bref, les organisateurs du Festival d’Aix Ont voulu nous présenter un s grand spec-tacle , Quelques modifications dans la distri-bution, ion léger renforcement des effectifs de l’orchestre, quelques leçons de français joan Madeira, et ils nous offriront la plus magistrale Carmen de l’histoire. Il s’en faut de bien peu qu’ils n’y soient déjà parvenus. Il n’est jamais trop tard pour signaler les réussites de l’art lyrique, surtout lorsqu’elles méritent de n’être pas éphémères. Nous avons eu à Paris au début de Pété une è saison italienne è. Belle occasion pour constater une fois de plus que les chanteurs dignes de ce nom pullulent dans la péninsule ; mais d est plus original d’insister sur les programmes Ru nous furent proposés ouvrages pour la plupart inconnus eu France et qui souvent mériteraient de défrayer la chronique. Je pensé à Adrienne Lecouvreur, donné à Enghien, au Philosophe de campagne, de Galuppi ou à /a Servance maîtresse, de Pergolèse. Il y aurait intérêt à étoffer notre répertoire de ces ouvrages anciens puisqu’il n’est pas question, semble-t-il, de le rajeunir avec succès. Le théâtre des Nations nous a ainsi apporté quelques heureuses suggestions ; il est, par exemple, étrange et déraisonnable que le Petit Inenard intelligent, de Janacek, ait attendu si longtemps pour triompher à Paris, car il procède d’un esprit et d’une fan-taisie fort prisés sur les berges de la Seine. Le théâtre chanté reprend ainsi peu à peu une place de choix dans les panoramas musicaux. L’Opéra vient de commander une œuvre nouvelle à Carlu Menotti, et, comme n’avait pas pris semblable initiative depuis le passage de Verdi à Paris, on s’aventure à espétœr que l’auteur du Consul redorera le fronton du Palais Garnier comme le fit jadis celui d’Aida. En attendant cet heureux jour, c’est vers la musique de ballet que se tournent toutes les oreilles. Le Chentin de honiere, de Georges Auric, va prochainement être créé à l’Opéra. Ce sera sans doute le chemin qui d Les gardians de Camargue ont Mué à Aix-en-Provence le rôle des ph-ce/ors de Carmen. Les pins, les oliviers et la rocaille dit Tholonet servi,nt de fastueux décor à ce drame dl tallg, de la volupté et de la mort, tanches missi ardent. conduira Josette Amiel vers le diadème des danseuses étoiles. Puis viendront la Licorne, de Cocteau-Challan, et, à l’Opéra-Comique, la présentation d’Epithalante, avec la choré-graphie de Deryk Mendel qui obtint en affin dernier le premier prix du Concours international orgisé par le IVe Festival de danse d’Aix-les-anBains. Epithalanse est un ouvrage d’inspiration orientale qui doit beaucoup au style de Marcha Graham et des différents propagateurs de la danse hindoue. La chorégraphie semble uneémanation directe de la musique d’Olivier Messiaen qui l’inspira. Il n’y a peut-être pas dans cette recherche d’attitudes et de poses hiératiques une très grande originalité. Mais comme cet essai est préférable aux paraphrases des ballets de Roland Petit ou de Béjart que s’acharnèrent à édifier les autres concurrents ! A noter cependant que ce concours a permis de découvrir une jeune danseuse, Judith Dornys, dont la sûreté, le rayonnement et par-dessus tout le sens rythmique ont donné aux spectacles qu’elle défendait l’essentiel tle leur séduction. Je voudrais signaler pour conclure le livre quevient de publier Émile Vuillermoz, aux Éditions Kister, sur Claude Debussy. Ce n’est pas là une note en marge de la musique, car cet ouvrage, tant par son style que par ses commentaires des œuvres de Claude de France, est la musique même. Les mots pour une fois vont aussi loin que les sons. Émile Vuillermoz nous donne un pénétrante et passionnante analyse de l’intel-e ligence et du cœur d’un musicien dont il fut l’ami, le glaive et le bouclier. Il sera impossible désormais de parler de l’impressionnisme sans se référer aux définitions que renferme cette „partition littéraire a. De nombreuses reproductions en couleurs de tableaux de Claude Monet, ‘Fumer, Pissarro, Marcel Baschet sont enchâssées dans ces pages luci-des et subtiles où sont captées toutes les irisations du génie debussyste. C. B. Françoise et Dominique ont été les interprètes d’Epithalame écus valutà Deryk Mendel /e premier prix du concours d, jeun, choré-graphes au récent Festival d’Aix-les-Bains. Avec Anjou 33-p, Jean Gnéhs n’est arrivé qu’au second rang du (011(.1., d’Aix-les-Bains. MaisJ011 ballet nous rérék /a jeune danseuse Judith Dores, que l’on coi/ ici poussant Danielk Darmane dans lm fauteuil peu académique.