Sous les arbres du bois de Boulogne, pres de fa porte Dauphine, les amateurs de pétanque se retrouvent à toute heure Mt jour. Ils n’ont peS besoin de se connaitre pour engager une partie. Retraités, ouvriers, hommes d’affaires se confondent en leurs moments de loisirs. Ailleurs, sur liespla-cueL’7. »<1.. dans le Jardin du Luxembourg, '"na. as' ""'"" 'ta 'ePte'Voici tout d'abord les joueurs de belote qui tiennent leurs assises dans les jardins publics ou les squares : Luxembourg, bois de Boulogne, 13afignolles. Insensibles aux intempéries, ils changent seulement d'aspect avec les saisons, comme des plantes bien enracinées ; l'hiver les couvre de passe-montagnes et violasse leurs doigts ; l'été leur apporte les chemises sans manches et les bouffées de chaleur. Ayant fait du banc ou de la chaise le radeau de l'évasion, ils se refusent à plonger de nouveau dans l'océan agité de la vie ; les cartes leur fournissent en réduction les joies et les angoisses utiles à leur appétit quotidien. Et les courants d'air des places publiques sont pour eux le vent de la liberté ; le vent qui les pousse loin du logis trop étroit ou de la femme acariâtre. S'ils avaient possédé quelque argent de poche, ils auraient été avec tant d'autres lancer leurs cartes sur la table d'un café ; mais ils se seraient peut-être fixé un enjeu et auraient perdu leur sérénité. Quelques-uns pratiquent le bridge, dont la vogue s'étend progressivement à toutes les couches de la société; des salons et des clubs où il aide les gens aisés à tuer le temps, il gagne les bancs — alors que la belote perd du terrain en dépit des efforts tentés par Joséphine Culberson pour l'anoblir. Les échecs ont aussi leurs fervents qui se retrouvent les uns dans les arrière-salles des grandes brasseries, les autres en plein air, et plus particulièrement dans les jardins du Muséum. Silencieux, immobiles, grelottants ou congestionnés, les adeptes s'enfoncent dans une stratégie qui les console souvent d'ètre des vaincus dans la vie professionnelle ou conjugale. Un peu différent est l'état d'esprit des amateurs de croquet et de boules. Les premiers ont pour refuge le jardin du Luxem-bourg ; malgré leurs moustaches blanches, leurs bottes éculées d'officiers en retraite ou leur pantalon rayé d'anciens fonction-naires, ils restent farouchement attachés au jeu de leur enfance, avec la sensation, peut-ètre, de retenir leur jeunesse. Les seconds ont des prétentions de sportsmen ; 190 sen d'entre Par une allée de jardin,,, 34 ese