un port, en attendant que la colère du roi ou de l’empereur eût cessé de souffler. Ni Jacques Necker, ni sa fille ne chérissaient la vie paisible que leur proposait la terre vaudoise ; ils la regardaient essentiellement comme une terre d’exil où ils pouvaient, loin des sbires et des espions, ciseler des manifestes politiques ou littéraires. De 1807 à 1812, Coppet fut ainsi le théâtre d’une intense activité idéologique ; le château devint le rendez-vous des esprits les plus frondeurs de l’époque et le centre de résistance au régime napoléonien. Charles de Bonstetten écrivait : « Il se dépense en un jour à Coppet plus d’esprit qu’en une année dans tout le reste du monde. » Germaine de Staël dominait cette société brillante, effervescente et railleuse, et c’est peut-être parce que seul Napoléon refusa de croire à son charme de femme qu’elle lui voua une haine irréductible. Coppet, comme au temps de son faste, présente aujour-d’hui une façade rose soutachée par ses volets verts. Au premier étage : la bibliothèque qui servait de salle de spectacle. Benjamin Constant et Mme de Staël jouèrent ici Andromaque et Phèdre, cherchant à découvrir dans les tirades classiques les prémices du romantisme. Dans la chambre à coucher adjacente, le grand lit d’apparat de la châtelaine est toujours prêt pour la cérémonie du « petit lever ». Plus loin, logeait Mme Récamier une pièce plus intime avec ses clairs lambris et ses « tentures peuplées d’oiseaux parmi le feuillage ». Un escalier monumental mène au « grand salon à tapis-series », véritable salle du trône, où, selon le mot de Stendhal, les états généraux de l’opinion européenne exercèrent iule royauté dont ne jouit même pas Voltaire. Il faut fermer les yeux et écouter converser les ombres 26 LE ClIATEAU D’IlAUTeVILLE L’Italie l’a marqué on le reconnais tout de suite el’on »drituelérorrse, tels élisessÛ’�Iboui �aervil aux expériences théâtrales de Mm de Slaél et du prince de Prusse (2). Pierre•Philippe Cannas. aie contemple son actuelle héritière (3). édifia celte demeure gu’il ceignit Ban jardin â la tran-se dominé par le classique temple de l’amour (4). lry’lelczr lu e’n »Fetne