eeet. staujea. de Vincy. Des haies et une haute enceinte fermen jalousement le parc. Vine), paraît un petit royaume aux frontières hermétiquement closes que seuls les rêveurs ont le pouvoir de franchir. Les feuillages épais s’ouvrirent devant Lamartine qui écrivit pour célébrer la reine du domaine sa Romance de l’hirondelle: Pourquoi me fuir, passagère hirondelle? Viens reposer ton aile auprès de moi. Pourquoi me fuir? C’est un cœur qui t’appelle. Ne suis-je pas voyageur comme toi?… La merveilleuse élégance du blanc château de Vincy frappe bien plus que l’originalité des vers du poète. Il fut édifié en 1724 par David Vasserot, baron du lieu, émigré de Hollande. Voltaire et Rousseau furent les hôtes assidus de ce fervent ami de l’esprit nouveau « J’ai une très grande envie de voir votre belle maison, écrivait le futur maître de Ferney, et une furieuse envie de faire ma cour à Madame de Vincy. » Plus tard, la famille royale britannique fit escale en ce temple du libéralisme où s’entretenait néanmoins le culte de la monarchie. En 1815, durant les Cent-Jours, Lamartine trouva d’ailleurs ce royalisme insupportable et, préférant les idées républicaines de M.° de Staël, s’enfuit au château rival de Coppet. Mais, une fois là, il se prit à regretter « le château qui blanchissait à quelques lieues au pied des montagnes ». O poète dont les rêves jamais ne seront assouvis !… Poursuivant notre route vers Genève, nous arrivons bientôt à Prangins. Le château vaste et admirablement proportionné fut édifié par Louis Guiguer van Robais, banquier d’origine saint-galloise, qui acheta la baronnie de Frangins et ses terres en 1723. Il fit bâtir sur l’empla-cement de l’ancien château féodal l’actuelle résidence copiée sur les plans des architectes français de l’époque : un corps de logis avec quatre tours carrées, cour d’honneur et terrasse dominant le lac. Ses vastes salons de marbre virent défiler au xixe siècle l’élite de la société suisse et étrangère. Voltaire y passa l’hiver de 1745 et il l’aurait acheté s’il n’avait été séduit par le charme de la campagne genevoise et par la villa des « Délices », au nom prédestiné, qui lui offrait les avantages d’une existence citadine. Charles-Jules Guigner de Frangins, dernier général en LE CHAT CAO DE CRANS Un peintre anonyme a laissé dans le salon de musique ce portrait de Mh. Antoine Saladin. châtelaine de Crans. La façade du château, triomphe Ze »eirelah?c= ‘orle 12c,M colonnes corinthiennes sont un témoi-gnage de l’amour que les premiers 21