Comment gagner Naples ? Au plus vite, par l’avion 2 Non, c’est par la nier, et seulement par la mer, qu’il faut arriver à Naples, qu’il faut arriver à Palerme. Je vous conseille donc de laisser derrière vous votre voiture ; bien que l’on ne puisse se passer d’automobile en Campanie et, surtout, en Sicile. Ici et là, vous louerez à bon compte d’alertes et endurantes petites Fiait, avec lesquelles sous vous entendrez tout de suite très bien. Etnbarquez.vous soit à Marseille, soit à Cannes, soit à Gênes. Jadis. paquebot des Messageries maritimes vous portait de Marseille à Naples ,,un, 11,,1 francs (en première, nourriture comprise). Il n’y faut plus songer:_.Al.’ il existe renseignet-vous — de grands, rapides et confortables transatlantiques ; partis d’Amérique, ils lâchent leurs cargaisons de passagers à Cannes, et, avant de rejoindre le Nouveau Monde, touchent Naples. Il existe aussi des pyroscaphes italiens ; de Gênes, ils gagnent Naples directement. Au terme d’une courte traversée (le long des rivages que vous connaissez déjà par la route), l’illustrissime baie de Naples vous apparaîtra tout d’un coup et tout entière ; d’Ischia et du cap Misène à Sorrente et à Capri ; le personnage principal étant, cela va sans dire, le Vésuve dont, pour ma part, je me passerais bien, car ces tumeurs, ulcères et chancres de la Terre que sont les volcans me font peur et horreur. … Et vous voici sur le môle de l’ Inunacolatella Veceliia, aussi harcelée de f aechini, de miniers d’hôtels, de ciceroni, de cireurs de bottes et de, fâcheux que l’est, de mouches et de guêpes, en été, un beau fruit. ljlieure est grave… Si je suis sûr, Anditie de l’effet d’enchantement que produira Intaillihlênient et instantanément ûni vous la beauté du paysage napolitain, je suis. .1 re■ :nielle, incapable de vous pnruu tre que vous ne serez pas déçue, dépasiii• 14ellons le mot — rebutée 1.1. Naples elle-même, quand vous y pénétrerez. Naples list l’une de ces villes où il faut faire son apprentissage soi-même, à ses risques el périls, d’étape en étape, patiemment, en s’y prenant à plusieurs fois… Je m’y revois, à mes débuts, il y a de cela un bon demi-siècle (oui au printemps de 1014), bientôt si las de corps et si ahuri d’esprit que, trois jours après mon arrivée, je me suis enfui. Oh ! pas bien loin. .leme suis, i moins de 40 kilomètres, replié sur Sorrente, aux charmants Cappucini (hôtel qui n’existe plus ; mais le Vittoria est toujours là), loin du bruit rt ■ le la foule, loin dis féroce farniente napolitain. C’était au bout et au bord du pro-montoire, devant. la Nier des Sirènes… Elle respirait doucement, sous une impon-dérable huée violeur, qui était sur elle la trace à peine visible des caresses du ciel. Jusqu’à l’horizon, cette mer était absolument déserte. Hien d’humain ; rien de mortel. Seule, chaque matin, la déesse Anadyomène y naissait de son berceau d’écume, nimbée d’or par le soleil levant. Il se peut, Amicie — et je vous le souhaite — que vous soyez. conquise par Naples en coup de foudre ; a la belle Parthénope z a ses possédés, ses dévots ; ils la préfèrent rAzmerrbre el lu fresque Un des marbres les plus purs de l’antiquité, la Psyché que l’on a découverte à Capoue (ci-dessus), se trouve au musée de Naples. A droite la villa des Mys-tères offre aux visiteurs de Pompéi ses fresques hallu-cinantes de vie et ses secrets. 4