Le Salon des Tuileries est à Nice. Aprèsavoir connu de nombreuses tribu-lations, le Salon des Tuileries reprend tout son éclat à Nice, où il est plus considéré comme un invité d’honneur que comme un réfugié au Palais de la Méditerranée. Un hommage particulier y est rendu à un grand disparu André Derain, et aussi une utile évocation est faite de Matisse, Marquet, Dufy, Bonnard, Dufresne, Grubcr, Pougny, Loutreuil. Les grands aines ont presque tous répondu à l’appel Rouault, Villon, Vlaminck, Masson, Picasso, Dunoyer de Segonzac, Braque, entre autres. La réalité poétique est là au grand complet (en méme temps qu’a. Vevey, d’ailleurs) grâce à Oudot, Brianchon, Gaillard, Cavaillès, Terechko-vitch, Legueult, Limouse, Planson. D’excel-lents r indépendants s qui ne sont rattachés à aucun groupe, comme Marchand, Sabou-rand, Aujame, Krensegne, Maice Le Baron, Coury, Despierre, Brayer, Carzou, Calmettcs, etc. C’est peut-être du côté des jeunes que la part est la moins belle ; on y trouve heureu-sement Guiramand, Cottavoz; on y cherche en vn Morvan, Brasilier, Bardone. Une fois deai plus, à l’exception de quelques amis du comité, comme Estève, Talcoat, Chastel, la plupart dei manquent. Ainsi conçu, (le Salon des Tuileries est plus un club s qu’un juste panorama de la peinture contemporaine. JACQUES VILLON. En plaine. Gromaire (Maison de la Pensée française) Il y a quelque temps les juges du célèbre prix Guggenheim ont préféré récompenser les recherches subtiles mais évanescentes de l’Anglais Ben Nicholson que l’art sain, solide de notre Gromaire. La récente expi sinon où soixante-dix tableaux de ce demie, s’épanouirent a montré, comme le dit si justement Georges Besson, que ce dernier n’a cessé, pendant quarante ans s d’installer l’ordre et la raison dans le désordre de Bari français Depuis la Loterie foraine jusqu’à ses dernières toiles parisiennes, en passant par la Guerre, le Faucheur, la Pietà, il a poursuivi cette recherche entre l’architecture et l’harmonie colorée de la composition. Chez lui, rien d’artificiel. Tout y est vérité, amplification queme de la nature et si parfois il malmène lque peu la forme humaine, c’est pour en tirer le maximum (l’intensité. na.. I, canné. lui, la matière subit les plus étonnantes métamorphoses. Il arrive que, sous l’impulsion de l’émotion-choc, un torse de femme se transforme en animal. On dirait qu’un tel artiste est hanté par le drame de l’homme-oiseau qui périt dans son impossible envol. De belles trouées donnent à ses créations une prodigieuse légèreté. CÉSAR. StU/p/// César Sculptures métalliques. Ce récent lauréat de la Biennale de Venise montré à la galerie Creuzevault un extra-ordinaire ensemble de ses animaux extraits du métal. C’est dans une usine de la région parisienne qu’il a installe son atelier. Il travaille sur une immense table métallique. Il donne au fer traité par le feu et les oxydes les formes les plus inattendues. Geéne à Phot Marc Vaux Piaubert (Galerie Bing) Voici la forme d’abstraction que nous acceptons. Celle qui, par delà tous les sys-tèmes, laisse à Fceuvre d’art son véritable sens poétique. Ces tableaux, qui se nomment Adam et Set’, Méridienne, le Grand Verges-, sont essentiellement dynamiques. Ils expriment, sur des fonds généralement monochromes, des moments aussi différents que le Nur et la nuit. Parfois ces formes étranges inventées par un peintre à la recherche. de l’inconnu paraissent nous transporter à l’origine du monde. RENÉ BARO,E. JEAN Pi ÀLTERT. Eternel demain.