Gide Ci-tleea»a ambre de où elle brula vraisemblabtement toutes les lettres qu’elle avait reçues de son mari, destruction rert’regl’aintee elgetl:pGo’7: basse du potager est devenue « la Porte !irone AlMsa poussait ce vantail pour demander à mi-voir « Estce loi, Jerome?… n oe brauegr, eM’areere, ‘ror: -001>eae atg: eg’aid’ve:huriezeen., »;r:4 notes Cuverville — André Gioe ‘re:an:in= y’riTneX aheus eMn rle cou chùant rdatde nses, Paul LORENZ. à la forme la plus éphémère de l’amour, cette femme, de deux ans son aînée, fut l’amour stable. Sur l’espace de toute une vie s’échelonnent les aveux d’une adoration qui ne connut pas le déclin « A mesure qu’approchait le moment de la quitter, je sentais plus douloureu-sement tout ce qui m’attachait à elle… Sa tendresse, son charme, sa poésie font autour d’elle une sorte de rayonnement où je me chauffe… Il me semble que je désire tout moins âprement, depuis que s’écarte de moi cette félicité que je me promettais d’une communion parfaite avec elle… » Jamais la séparation de l’esprit et du corps, du sentiment et de la chair n’a engendré une passion plus déchirée Cœur et sens me tiraient à hue et à dia… Em. ne peut savoir combien mon cœur se déchire à la pensée de la quitter, et pour trouver loin d’elle du bonheur… » Le mariage lui fut véritablement un sacrement, indissoluble. Même lorsqu’il l’eut perdue, il la cherchait encore, et il racontait l’histoire de Polycratès qui s’était démuni de tout pour n’être esclave de rien. Comme il ne lui restait que son anneau de mariage, il le jette à la mer. Un poisson le lui rapporte. « Parce qu’un mariage ne se rompt pas. » Plus on avancera dans la connaissance de Gide, et plus s’élargira la place de cette silencieuse qui lui parlait si haut. Elle aura pris pour lui toutes les formes de la conscience, jusqu’au remords inclus. On peut dire qu’il ne cessa de s’adresser à elle que pour diriger contre elle ses écrits. « Chacune de mes pensées, avouait-il, est née en fonction d’elle. » Il faudrait remonter à Beatrix et à Laure pour trouver dans Cceuvre d’un artiste une présence féminine plus opérante, un regret si soutenu « Chaque fois que je la revois, c’est pour sentir à neuf que je n’ai jamais vraiment aimé qu’elle ; et même, parfois, il me semble que je l’aime plus que jamais. Et c’est parce qu’il m’éloigne d’elle que m’est si douloureux chaque pas en avant. » Ce n’est pas tout « Sans doute c’est parce que je la sens en souffrir que chaque attaque contre le Christ me blesse si douloureusement encore. » Après un tel aveu, ne nous demandons pas qui a inspiré cette réplique de son a Œdipe » Mais tu ne crois pas à l’âme non plus. — Ah I peut-être finiras-tu par me faire croire à la tienne… » Sans sa femme, André Gide n’aurait guére vécu à Cuverville. Elle s’y plaisait, exagérant peut-être son goût de cette mn pour s’écarter du monde et achever son effacement. Quant à lui, vagabond inlassable,aiso dès qu’il se trouvait à l’attache, il se plaignait d’avoir l’esprit engourdi. N’accusait-il pas l’air du pays d’avoir sur lui une influence assoupissante ? Il soupçonnait la même atmosphère d’avoir contribué à la lenteur, à la difficulté du travail de Flaubert. « Les brouillards qui empêchent les arbres du verger de porter fruit, empêchent de « nouer » ma pensée. » Si l’écrivain s’y contractait, en revanche le musicien accordait à Cuverville un privilège insigne Nulle part chants d’oiseaux plus suaves. » Jour après jour, grâce aux carnets, nous connaissons l’emploi de son temps étudier le piano durant des heures ; planter les ellébores, les lys et les tigridias qu’il faisait venir de Hollande ; tremper du pain dans du lait pour un petit étourneau tombé du nid ; écouter avec ravissement, pendant que les enfants gaulent les pommiers, la pluie des fruits tomber dans l’herbe ; quand le couchant embrase le hêtre pourpre — « le Hêtre Suprême » chanté par Paul Valéry — franchir « la porte étroite » du potager ; rentrer à l’heure des lampes pour continuer à haute voix la lecture en cours, près d’une écouteuse attentive, et laisser le livre pour contempler l’écouteuse… « Elle avait les mains les plus exquises qui se puissent imaginer… » Observer que ces mains se sont déformées moins par l’âge que par les travaux volontaires ; en souffrir, au point de prendre en horreur la vertu et l’esprit de sacrifice ; et porter presque aussitôt la vue sur la route, dans la nuit libre… Elle-même, nous ne lac onnaitrons jamais. Elle est partie aussi discrètement qu’elle avait vécu, sans laisser aucune confidence écrite, aucun message ; mais non sans avoir eu l’étrange courage de détruire toutes les lettres qu’elle avait reçues d’André Gide. Après quelle peine plus aiguë, quelle trahison plus grave, la résignée détruisit-elle, en pleine conscience, un monument de l’esprit et du cœur humain ? Je voudrais croire que ce fut encore là un gested’amour, d’amour, le seul désir de possession d’un être qui avait tout accordé emporter avec soi ce qu’elle avait inspiré et qu’il lui répugnait peut-être de voir tomber, comme le reste, sous nos yeux.22