des monstres et Guernica, elle dépouille, inventorie, réduit aux lignes essentielles, braque son projecteur sur des détails négligés; et de carte vaste enquête surgit un Picasso d’une prodigieuse ressemblance. Une phrase lui suffit, à l’avant-dernière page du livre, pour surprendre le secret du peintre à Dans sa conception du monde, écrit-elle, la chose en soi n’a jamais eu pour Picasso de réalité. » Ah ! si Eckermann avait été aussi intelligent qu’Antonina Vallentin quel portrait nous aurions de Goethe ! DICTIONNAIRE BIBLIOGRAPHIQUE DES AUTEURS le monde des Écrivains. La Société d’Édition de Dictionnaires et Encyclopédies avait déjà publié le Dhlion-naire des centres de tous les temps et de tous les pals. Le premier tome de sa nouvelle publication, le Dictionnaire biographique des auteurs de tous les temps et de tous les pnys, vient heureusement compléter ce remar-quable instrument de travail et d’informa-tion. Le « Lafford-Bompiani », dans sa formule aussi neuve que nourrissante, est en passe de connaître légitimement la même célébrité que le Vasari, l’Encyclopédie de Diderot, R Littré, les grands Larousse. Il comprendra deux volumes rassemblant six mille biographies originales, dues àune équipe internationale de spécialistes. Le premier va de A à J, et il suffit de prendre au hasard une de ses notices pour apprécier le sérieux de l’entreprise. Voyez, par exemple, l’étude sur Aristophane due à l’Italien Alberto Albini. Elle dit tout ce qu’il faut savoir. Des citations de contemporains, historiens ou critiques la complètent, ainsi que l’indication de diverses références et une iconographie de premier ordre. Voici le théâtre de Dionysos à Athènes, une peinture d’époque survase illustrant les Nuées et l’Hermès double ale Naples. J’ai particulièrement admiré le choix de docu-ments accompagnant la substantielle bio-graphie de Baudelaire par Yves-Gérard Le Dantec quatorze photographies, deux pages d’autographes, une page d’épreuves corrigées. L’image ici ncorpore merveil-leusement au texte sans l’écraser. Elle le complète ; elle en est l’illustration exem-plaire. Voyez encore le Bossuet, le Corneille, le Cervantes ; mals il faudrait les nommer tous. Un tel ouvrage marque un profond amour non seulement de la chose écrite, mais de tous ceux qui luttent et meurent pour une ause qui les dépasse. Dès sa publica-tion, cd apparaît déjà comme indispensable et, à tout prendre, classique. Y. G. e L’HOMME QUI DIT NON ,› Les deux proie:» rés sigl,nurs, de son nouveau roman, Pilota/ne qui dit non (Pierre Florey, édit.), ont été données par Olivier Quéant les 6 et rz juin, chez Henri Lefebvre dt chez Gérard Mourgue, les deux libraires e Paris auxquels a été réservée l’édition originale de ce livre récemment paru. L’auteur était assisté, à la première signature, par Mme Hélène Perdriere, sociétaire de la Comédie-Française, à la seconde, par Mme Madeleine Ozeray qui lut avec une Ensensibilité quelques pages du roman. En marge du Festival d’Aix-en-Provence, Olivier Quéam fera le lundi 06 juillet à ri heures, dans la salle de spectacles du Casino, une conférence sur le thème « Alceste parmi nous ». Des acteurs de la Comédie de Provence liront quelques pages de Pflomme qui dit non. DANS L’ÉDITION I U. l’abbé André Merlaml, a publié aux I fhoons Fleurus Jalons pour une pastorale de Pevfance, dans lequel il plaide sans timidité pour l’adaptation, la compétence, voire la technicité des éducateurs chrétiens, tout en mettant en garde contre les recettes et les trucs. ■ C’est le drame cathare qu’a pris cette fois Georges Bordonove pour trame de son nouveau roman Le bicher (Julliard édit.). Il y expose le conflit entre l’amour selon la chair et l’amour selon l’esprit; et si le roman-cier excelle à dessiner des caractères, l’histo-rien décrit avec compétence la croisade de rem contre les Albigeois double intérêt de ce livre. ■ Claude Eisen, qui a traduit de l’anglais Attitudes anglo-saxonnes, de Angus Wilson (Stock, édit.), en donne dans son avant-propos une séduisante analyse un historien fortuné que l’on croit heureux soupçonne qu’il a été jadis le témoin et peut êtrele complice involontaire d’une fraude histo-rique « Une vérité déplaisante doit-elle être affrontée et proclamée lorsqu’elle risque de remettre en cause une pseudo-vérité hypocritement confortable ? ■ Après avoir consacré à la Peinture fran-çaise, aux grandes Écoles étrangères et à l’Art asiatique des ouvrages importants, Roger Baschet nous donne aujourd’hui un livre encore plus précieux, parce qu’il nous révèle des œuvres inconnues. Que savions-nous, en effet, des peintres grecs, russes, polonais, finlandais ou suédois ? Quatorze pays nous livrent ainsi leurs chefs-d’œuvre, reproduits à miracle et commentés avec la plus vivante érudition. La continuité dans l’art de plusieurs peuples longtemps opprimés apparais comme le gage meme de leur renaissance. Et le critique remarque Sr que tout mouvement nationaliste s’accompagne d’un besoin d’exalter les vertus du pays, tandis que les nations communau-taires, reniant les expériences d’avanTgarde, reviennent à la peinture narrative ou anec-dotique. On voit par là quel instrument de travail est ce livre fait pour le plaisir des yeux. (La Peinture européenne, ses étoles complémen-taires, aux Editions de (.’Illustration.) ■ Marcelle Aaclair, dont on connaît le remarquable ouvrage sur sainte Thérèse d’Avila et qui prépare un livre sur Lourdes, vient de publier un no.e. roman Le mauvais cœur (Édit. du Seuil), dont les deux héros, Florence et Marc, s’avouent tout, mêmes leurs infidélités. « Des poèmes d’une force peu commune », a dit Pierre Emmanuel à propos der qu’André Marissel vient de publier sous le titre l’Homme et l’abîme. Nous sous-rivons à ce jugement et invitons .s lecteurs à se procurer ce recueil de vers (u’illustrent deux magnifiques images. J. Millas-Martin, édit.) ■ Sous le titre Iles de Paris, Jean Prasteau, collaborateur attitré du Figaro littéraire, vfient de faire paraître un beau livre dans lequel il retrace l’histoire et étudie le carac-tère propre de chacune des îles de Paris et de ses alentours. Son texte, d’une ferveur chaleureuse, est illustré par des images dues à Willy Rouis et à quelques autres photo-graphes. Ainsi se trouvent confondus dans un même ouvrage le paysage industriel et le charmeimpressionniste de la Marne (Arthaud, édit.). ■ Jurgis Baltrusaitis, dont on connaît le remarquable ouvrage sur le Moyen Age fan-tastique (Armand Colin, édit.), publie Aberrations quatre essais sur la légende des formes. Avec Anamorphoses ou perspectives curieuses, c’est le deuxième livre que cet auteur présente dans la collection Jeu Savant, chez Olivier Perrin. ■ Pierre de Taulignan publie un recueil de poèmes le jour des écoliers (J. Millas-Martin, édit.). Un début d’une grande fraîcheur, influencé par les vieilles chansons et les rondes enfantines. L’atmosphère est celle d’un bal de village, « accordéon de nacre et petit vin blanc ». Et la poésie mât de ce naturel, en même temps que de la nostalgie d’un jeune homme qui se sépare de son enfance. ■ Le Rhône, qui vient de paraître dans la série « Richesses de la France » (Éditions Delmas), est un important ouvrage abondam-ment illustré de photographies en noir et en couleurs et une sorte d’inventaire des trésors historiques, spirituels et artistiques d’un département dont les aspects sont infiniment variés ; c’est aussi une oeuvre folklorique puissante, évoquant la vie et les activités rhodaniennes. ■ L’Irlande, un très bel album de photo-graphies dues a Théo Frey et présentées par un texte de Max-Albert Wyss (Édit. Ides et Calendes, Neufchâtel). Paysages irlandais, scènes familières de la vie se succèdent au hasard des découvertes des auteurs, au cours d’un périple de 6.ouo kilomètres à travers Ce livre est la synthèse d’un pays où se côtoient la douceur et l’âpreté, où les villes les plus modernes ont jailli de la lande sauvage, où survit l’esprit celte. ■ Pour réussir vos photos en noir et en couleurs il suffira peut-être de lire le livre dans lequel Marcel Natkin a réuni, sous ce titre, toute la somme de ses connaissances et de ses obser-vations. L’auteur étudie tous les probRines que le photographe moderne a besoin de résoudre rapidement et qui sont de plus en plus complexes au fur et à mesure que les possibilités augmente.. L’ouvrage est abon-damment illustré en noir et en couleurs (Flammarion, édit.) 51