contents de représenter en les transposant toutes les impressions reçues devant le monde visible, ils ont poussé plus loin l’introspection et tenté de recréer sur la toile leurs émotions oniriques, leurs désirs plus ou moins refoulés, en un mot, conçu des œuvres puissantes en se libérant de ce cauchemar plein de choses inconnues » dont parle Baudelaire à propos de Goya. Les grandes « vedettes » de l’art fantas-tique sont ici les deux Beueghel, Pierre et Jean, David Teniers, Patinier, parmi les Flamands qui représentent le « bon saint Antoine e en proie à toutes les tentations possibles. Ce sont aussi des Italiens, tels que Magnasco ou Salvator Rosa, qui furent précédés par l’extraordinaire Arcimboldo composant les plus curieux visages humains en rapprochant des légumes ou des fruits. Parmi les Français du passé, Jacques Callot, inoubliable auteur des Misères de la guerre, les Espagnols grâce surtout à la série des célèbres r Caprices » prêtés par le Musée du Prado, est sans doute le plus grand triom-phateur de l’exposition avec le maitre belge disparu depuis huit ans James Ensor. Les contemporains qui subirent plus ou moins l’influence des surréalistes devaient trouver ici une juste place. Leur choix a été très éclectique, puisque Bordeaux est actuel-lement le rendez-vous de Chagall, de Max Ernst, de Dali, de Labisse, de Léonor Fini, de Man-Ray, de Lepri, sans oublier certains artistes avides de percer les secrets de l’invisible, tels Magritte, Delvaux et Carzou, dont les tableaux inspirés du réel dénotent parfois un goût très marqué de l’inconnu. Sisley (GalerieLa belle exposition de Sisley qui se poursuit encore chez Durand-Ruel montre l’évolution du maitre. Après avoir, dans ses premiers tableaux, subi une certaine influence de Corot, Sisley fut très vite lui-même. Il est le plus mesuré, le plus discret des impres-sionnistes. Il sut comme eux saisir les perpé-tuelles variations de la lumière sur les choses et, mieux que la plupart d’entre eux sans doute, tout en notant les frémissements du feuillage et le reflet des eaux, conserver à GU1GOU les Chasseurs. Antoine Caron, ordonnateur des fêtes de François Pz, Watteau de Lille, Delacroix, Odilon Redon et Victor Hugo lui-même dans ses dessins admirables, ont été attirés par cette forme esthétique. Goya, parmi Boums] I Ir la Garden a de laine. rua aise l’nco N.1 Lquibbre. l’architecture du paysage son importance première. Quand il mourut, en 189o, sa gloire n’était pas installée encore. Aujour-d’hui ses miles, exécutées en nombre réduit, atteignent des prix considérables. Plaisir de la peinture (Galeie Daber) Pour nous consoler de toutes les extrava» garces de notre époque, Alfred Daber nous invite à un heureux retour en arrière. 11 nous présente quelques œ œntielles de ce me siècle, si injustement qualifié de e stupide » par un écrivain que la politique aveuglait. Il nous permet d’admirer Courbet, Corot, Monticelli, Delacroix, Géricault, maures incontestés. Il remet à leur vraie place Couture, Lépine, Fantin-Latour et l’adorable Aixois Paul Guigou. Il rapproche CuA crov les Baliveaux. de ces ainés quelques contemporains dis-parus Bonnard, Vuillard, Laprade, dont les oeuvres sont sans faiblesse. Il nous fait découvrir une toile extraordinaire du sculpteur Maillol, qui ne pratiqua pas la peinture comme un e violon d’Ingres ». Cela dit, dans une préface au style d’ailleurs vigoureux, pourquoi l’organisateur de l’exposition actuelle est-il si cruel pour les chercheurs de notre temps ? Bourdelle : er Femmes et Enfants n ( Musée Bourdelle) Ce thème était cher au maitre de Montau-ban. Pendant de nombreuses années, il dessina ou peignit les traits de sa femme ou de sa fille avant de les intégrer dans ses sculptures les plus importantes. Cette expo-sition réduite est un raccourci intelligent de Pauvre du grand artiste depuis son Salon de 1886, une de ses réalisations non révélées encore au public, jusqu’à une statuette ultime exécutée la veille même de sa mort et qu’il rêvait d’agrandir. Théo Kerg (Galerie de Bellerbasse) Il a réagi utilement contre la tendance tachiste de ces dernières années. Son style s’affirme dans un sens plus large, plus volup-tueux de composition. Il part toujours d’une sensation reçue en face de la vie, pour abou-tir à une abstraction qui n’est jamais inhu-maine. Paul Charlot (Galerie Chardin) C’est aussi vers une conception moins figu-rative du tableau que Charlot se dirige le graphisme qui souligne ses toiles se rap-proche curieusement de celui de Manessier. Son évolution courageuse est intéressante. R. B. 57