/, IR Ili. / h iaurrr A L’EXPOSITION DU SECOND EMPIRE réconciliation des Anciens et des Modernes Dans ce musée Jacquemart-André qu’il a fait sortir de l’ombre, Jean-Gabriel Domergue, conservateur à l’esprit dyna-mique, vient de ressusciter pour nous une époque à la fois compliquée et heureuse le Second Empire. Près de quatre cents peintures, sculptures, objets d’art, meubles, opalines, robes à crinolines, costumes portés par le prince impérial y sont réunis par ses soins. Pour le visiteur I illusion est complète. Tandis qu’il admire l’exquis Portrait de Men de Pourtalès par Winterhalter ou le Pécheur napolitain de Carpeaux, il peut entendre cette musique surannée et char-mante le Domino noir, d’Auber, Orphée aux enfers, ffenba c Valsderetineir s de ‘o,,uque ntdedietsh.t-parleurs. A côté de l’indiscutable plaisir des yeux qu’elle nous donne pendant deux heures, cette manifestation nous permet de faire le point sur un des siècles les plus intéressants que l’art français ait connus. En ce temps-là, le goût des bourgeois était plus attiré par les tableaux idéologiques d’Édouard Dubufe, auteur de portraits académiques, et plus encore par la peinture d’histoire de Meissonier et de John Lewis-Brown. Bouguereau envahissait les salons de toiles grandiloquentes, aujourd’hui parfai-tement ridicules, telle cette Zénobie &matée sur les bords de l’Araxe, qui reçut le prix de Rome en 185o. Cependant certains artistes considérés comme officiels apparaissent ici pleins de charme. On s’aperçoit que les critiques de notre temps sont parfois injustes quand ils parlent de Chaplin, auteur de la Femme au chat, d’Alfred Stevens, qui installe une élégante, pudiquement revêtue d’une chemise dans son bain ! et surtout de Carolus Duran, dont la Femme an gant est peinte avec une vigueur qui fait songer à Manet. N’oublions pas que ce môme Manet, alors aréfluve;, mla,,,rctieenatu 0,l‘radphiuèimaen époque S Louvre, e. est un des’ « clous u de l’exposition. Près de lui sont réunis ces habitués du café Guerbois, qui se retrouvaient souvent pour se consoler de leurs vicissitudes. Il y avait là les impres-sionnistes Monet, Sisley, Manet, Pissarro, Berthe Morisot, Cézanne, Renoir. Le por-trait de Jeae Samary exécuté par nn ce dernier vers 1875 faisait alors pousser des cris à la foule incompréhensive. Alfred Wolf, critique du Figaro, écrivait à propos de son auteur ces lignes, pour nous extra-vagantes « Essayez donc d’expliquer à M. Renoir que le torse d’une femme n’est pas un amas de chair en décomposition, avec des taches vertes et violacées qui dénotent l’état de complète putréfaction dans un cadavre… Autant perdre votre temps â vouloir faire comprendre à un pen-56 CONSTANTIN Guys la Loge de l’impératrice. Musée Jaquemart-André. sionnaire du docteur Blanche qui se croit pape qu’il habite les Batignolles et non le Vatican n (1876). D’ailleurs, ces peintres du plein air qui se passionnaient pour l’expres-sion de la vraie lumière sur les choses n’étaient pas les seuls révolutionnaires de ce temps-là. La même époque n’a-t-elle pas vu briller un autre réprouvé: Courbet, qui, pour se faire apprécier, avait loué une baraque, puisqu’on lui refusait l’entrée des Salons officiels ? N’y avait-il pas aussi beau-coup d’audace chez Delacroix, Daumier, Constantin Guys et même chez ce Millet dont P.rdégéhrs est mieux qu’un tableau idéologique ? L’exposition actuelle a aussi le mérite de montrer toute la gentillesse de ces peintres de Barbizon Harpignies, Dupré, Théodore Rousseau et d’autres qui surent, après le père Corot, se renouveler continuellement GIUSEPPE Aacisniouso l’Automne. devant la nature. Tout ici incite le visiteur à remettre chaque chose à sa place, loin des définitions et des théories provisoires. On avait oublié que l’époque heureuse de Carpeaux et de Guys, Immortel dessinateur des Dames en crinolines, que Baudelaire SISLEY Vue tom MI( rivière. célébra sous le nom de « M. G. », est fina-lement le temps où naquit ce que notre art moderne a peut-être connu de plus grand. A BORDEAUX, triomphe des fantastiques Gilberte Martin-Mery, jeune conservateur du Musée municipal de Bordeaux, présente, à l’occasion du festival annuel, une exposi-tion qui a fait déplacer les plus grands repré-sentants de la critique internationale, mais aussi des psychologues et quelques médecins ou psychiatres intéressés par les problèmes que pose une telle manifestation. Rapprochant les créations très spontanées de certains aliénés de chefs-d’œuvre accomplis par des peintres d’hier et d’aujour-d’hui, elle a brossé un très vivant panorama 4c cc qui fur l’art fantastique à travers les temps. Ainsi retrouve-t-on ici ces maitres allemands, flamands, espagnols, italiens ou français du xvo siècle à nos jours. Non