efforts, n’atteint pas les mêmes fureurs. Il est si intelligent ! Il a si bien animé ses partenaires, Dacqmine et Desailly. Dacq-mine en particulier, est un Amalric de haut relief. Un grand artiste, à son tour… Troisième réapparition d’un chef-d’œuvre. C’est au théâtre Hébertot que revivent les Dialogues des Carmélites, de Bernanos, où passent des reflets du cornélien Polyeutte. L’idée première est venue de l’Histoire, et d’un livre de Gertrud von Lefort. Bernanos en a tiré des dialogues radiophoniques d’une sève, d’une splendeur inespérées ; puis le cher Albert Béguin, dont nous pleurons la mort prématurée, et Mme Marcelle Tasser’ court en ont tiré, avec piété et avec un goût exquis, Preto-tg théâtrale. Cette pièce, jouée depuis sa création dans la plupart des pays civilisés, policés, y a obtenu des triomphes. Voilà un beau travail pour le maintien de l’esprit français bus vraie hauteur. C’est une pièce sur la gâce, en vérité, et sur la substitution des mérites, articles de foi. Blanche de La Force a peur de tout ; du monde surtout, dont le tumulte et la per-versité l’épouvantent. Elle se réfugie au couvent des Carmélites, qui vont, sous la Terreur, subir les pires épreuves. Résistera-t-elle ? Seule, elle ne le pourrait, mais la Supérieure, Mme de Croissy, assume en mourant, dans l’épouvante que la mort lui inspire et qui dément sa vocation, sa foi, toute sa vie, une part des effrois de Blanche ; et elle intercédera pour elle… Tellement que Blanche, qui s’est enfuie pour ne pas par-tager la prison et l’échafaud de ses compagnes reviendra, à la dernière minute, suivre le cortège des condamnées et se faire trancher la tête avec elles. La scène de la mort de la Supérieure et le dénouement sont des moments inoubliables. La pièce, à quelques changements près de la mise en scène et du décor au dernier tableau, que je n’ai pas approuvés, est présentée à merveille. Si Mer Cariel a fait regretter, en Mme de Crois-sy, Tania Balachova, la créatrice du rôle, tous les autres, films Tassencourt en tête, ont servi Bernanos avec ardeur et puissance. Il me plaît, en redescendant de ce, hauteurs, de dire quel succès, à la Salle Luxembourg, vient de remporter Mademoiselle, de Jacques Deval. Il est dû à la gaîté, en surface, et au tragique sous-jacent de la comédie, une des plus remarquables de son fécond auteur, à la tt présence a, aux mines rieuses et char-mantes, à la savante frivolité de Denyse Grey ; plus encore à la virtuosité prodi-gieuse de Jean Marchat, qui y révèle des moyens de très grand comique — comique stylisé, moliéresque — qu’on a acclamé ; et au talent intérieur, exquis de féminité de Mu, Annie Girardot — une de nos merveilles — et à la dignité, à la technique parfaite de Denise Genre, mal servie jusqu’ici à la Comédie-Française, mais qui fait ic un nouveau début, très remarquable. De fidèles compagnons de Louis Jouvet ont voulu que les couches nouvelles de specta-teurs qui n’ont pas assisté à la réalisation géniale de l’Etole des femmes par Jouvet, dans les décors de Bérard, en aient la joie. Dans leurs cœurs, c’était un hommage à leur maitre, qu’ils aimaient passionnément. Hommage dangereux les anciens, à retrou-ver l’Esole sans Jouvet, craignaient d’être accablés de tristesse. Cette crainte, qui était la mienne, ne s’est point réalisée. Car la mise en scène, le mouvement qu’y a donné Jouvet, la beauté de l’immor-telle comédie ont tout emporté. Il est vrai que Michel Etcheverry, qui s’est gardé d’une imitation trop fidèle de Jouvet, n’a pas tout à fait réussi son intelligente transposition. Son visage, ses gestes surtout manquent de relief, de drôlerie, d’expression. Et il a la voix un peu sourde. Il a montré un Arnolphe moins épanoui dans ses ridicules, moins sûr de sa adoctrine moins vivant. Et il Agnès, impossible de comparer la nouvelle Agnès, dont l’évidente bonne volonté ne rachète pas l’insignifiance, à l’inoubliable Madeleine Ozeray, qui avait réalisé une Agnès toute nouvelle, livide de rancune, de haine, habitée d’une véritable fureur… Mais enfin, dans l’ensemble, cela restait suppor-table. Les lustres des cintres, le jardinet dont les murs s’ouvrent et montrent des rosiers, des pêchers, le talent de Léo Lapara, d’Outin, de Jacqueline Hebei (les deux valets), d’Alfred Adam et P. Rieger — incroyable-ment drôles en notaire et en petit clerc — ont compensé les faiblesses… Les jeunes comédiens du Théâtre du Tertre ont osé — après Tobie el Sarah — s’attaquer au Protée, si difficile, de Claudel. Le comique érudit de Protée ne peut guère charmer que des spectateurs initiés à l’Iliade, à Euripide et à ce qui nousreste des pièces satyriques (avec un y) dont s’accompagnaient les Trilogies tragiques. Claudel, excellent helléniste, s’y est réjoui lui-même; sans trop penser au grand public, assurément. Raison de plus de louer la jeune troupe d’avoir, de loin en loin, réussi divertir, par son ingénieuse bonne humeur. Après quoi, je n’ai à signaler que des a brou-Cilles a. A la Renaissance, les Trois Souris aveugles, d’Agatha Christie, — le titre est le début d’une chanson d’enfants dont le sens s’est perdu — propose un problème policier dont les fils forment un écheveau si embrouillé que, pour ma part, je n’ai pas eu la patience d’en suivre les enlacements et d’en dénouer les noeuds. J’ai écouté, avec résignation et distraction. Tant pis pour moi. Les comédiens, notamment Claude Gensac, J. Ciron, Mady Berry et, en particulier, le savoureux Albert Médina s’y débrouil-laient peut-être ? Ils ont montré de l’aisance et donné à leurs personnages de la person-nalité. Aux Ambassadeurs, en tt transpectacle a, c’est-à-dire un mardi de relâche, on a repré-senté Vint une fille de Kiev, oeuvre du très jeune Serge Orlof qui fera mieux la prochaine fois. Il ouvre sa pièce sur le thème de l’aveugle qui devient clairvoyant. Puis, aban-donnant trop ce thème attractif, s’attaque à des rivalités amoureuses et à une femme fatale, dont les banalités ne sont que trop frappantes. La pièce n’a été montée que pour une fois. Un poème de Verlaine s’achève par a c’est bon pour une fois i. R. K. . IlaSalleLmarbrbeefig-CmédzeFraemisti,Aettie Ps4theinée-1.mif J. Girardot et Denise Genre dans Mademoiselle. Miche! Efibererry dans l’Ecole des Femmes. ares J. Daneourt, R. Joubert et C. Darget. et, Anna Tafilelt, et Prothée, de aduler’, au Thidtre do Tertre, photograplues Ocrnand.