est constamment épaulé par une grande variété d’exercices pratiques, allant de la manipulation d’appareils aux travaux manuels de technologie, et des projets conçus en bureaux d’études à de fréquentes visites d’ateliers, d’installations et de chantiers. Enfin, l’élève ingénieur, qui devra en sortant des Télécom’ connaître parfaitement le voca-bulaire technique anglais et allemand, aura entendu un certain nombre de conférences d’application portant sur la cybernétique, les radars, les servo-commandes, les semi-conducteurs, les machines à calculer élec-troniques, les ultra-sons, le cinéma sonore et la physique nucléaire. LORSQU’ON EN suer. Voici que le jeune homme a obtenu son diplôme d’ingénieur civil des Télécommuni-cations. Il va maintenant faire son service militaire dans les Transmissions avec le grade de sous-lieutenant. A la fin de cette période, non seulement il ne sera pas embar-rassé pour trouver une situation dans les entreprises nationalisées ou privées, mais il aura la plupart du temps uncontrat en poche depuis trois ans. En effet, ces jeunes ingénieurs font tellement prime sur le marché et les besoins de l’industrie électronique sont devenus si grands, que les industriels se font communiquer les noms des garçons qui viennent d’être reçus à l’École pour leur proposer immédiatement un contrat d’em-bauche qui assure io.cioci francs par mois pendant les trois années d’études passées rue Barrault. Munis de leur diplôme, les jeunes ingénieurs toucheront le double, et, quelques années plus tard, des mensualités de zoo.000 francs, à moins qu’ils ne cèdent aux sollicitations de certaines firmes étrangères beaucoup plus généreuses. Il arrive aussi qu’un certain nombre de jeunes gens, pas-sionnés de recherches, se dirigent vers le Centre National d’Études des Télécommuni-cations. C’est le fameux C.N.E.T. qui, à Issy-les-Moulineaux, abrite, dans la masse archi-tecturale de laboratoiresultra-modernes n’ayant rien à envier à ceux des États-Unis, plus d’un millier de chercheurs. Bien entendu, ces derniers ne viennent pas tous de la rue Barrault l’Université et les grandes écoles en fournissent le plus important contingent, mais les cadres supérieurs du C.N.E.T. sont presque toujours des ingénieurs des Télécom’. DES APPLICATIONS CROISSANTES. Si la France se place aujourd’hui parmi les tout premiers pays du monde dans le domaine des télécommunications, elle le doit beau-coup aux recherches et aux réalisations du C.N.E.T. qui, sous la direction d’un très grand patron, M. Martin, ont fait faire des pas de géant à le science de l’électronique dans ses applications militaires ou civiles. C’est au C.N.E.T., par exemple, qu’ont été mis au point les phares situés entre Paris, Lille, Strasbourg, qui permette., par le seul moyen de faisceaux hertziens, d’acheminer simultanément deux mille communications téléphoniques, des images de télévision et le son correspondant. C’est au C.N.E.T. qu’on vient de terminer le câble sous-marin qui assurera demain des liaisons téléphoniques parfaites entre la France et l’Afrique et bientôt avec l’Amérique, avec un débit de cent communications simultanées. Enfin, sans dévoiler des secrets de Défense Natio-nale, le C.N.E.T. contrôle les expériences de Colomb-Béchar, où fonctionne, comme chacun sait, une base- d’engins radiotélé-guidés et télécommandés. Les chercheurs du C.N.E.T., qu’ils soient ingénieurs du Corps des P.T.T., ingénieurs civils ou de formation universitaire, touchent des rémunérations moins importantes, on s’en doute, que ceux qui ont été absorbés par le secteur privé. Il arrive donc qu’ils quittent un jour le service de l’État, car l’exaltation de la recherche ne suffit pas pour nourrir une famille. Dans ce cas, ils n’ont que l’em-barras du choix le nombre des applications industrielles de l’électronique va sans cesse croissant, et les seuls besoins de la construc tion électrique exigeront pendant les cinq années à venir un minimum de mille ingé-nieurs diplômés par an. Certes, les anciens élèves de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications auront souvent droit aux plus belles et plus rapides situations, étant donné la somme considérable de leurs connaissances spécialisées ; mais les autres ingénieurs n’auront pas à se plaindre, soit qu’ils sortent des Mines, de Centrale, de Sup Aéro ou de Grenoble, soit cm ils aient satisfait aux examens des Arts et Métiers ou même qu’ils soient diplômés d’établis-sements dont le niveau d’études est beaucoup plus modeste, comme l’École Breguet, par exemple. Il y a de la place pour tout le monde. Il s’agit de beaucoup travailler. L’aventure moderne est scientifique. BERNA.> SINII0T.