22 siècles, se terminant par un duel « général, loyal et public », qui vit la mort de trois sin. quatre des hommes de la famille Anjony ? Le livre que M. Roger Grand leur a consacré, tout émaillé de documents en vieux français, éclaire parfaite-ment cette ténébreuse chronique. En Auvergne, à la lisière des massifs du Cantal, dans une de ces vallées vertes et fertiles qui succèdent aux précipices et à l’effrayante nudité des sommets, s’avance en promontoire le plateau du Puy de Larmandie, d’où l’on peut voir, vers Aurillac ou vers Mauriac, les paysans aller à leurs fermes. Larmandie possède encore un village actif Tournemire, où se situent les épisodes de notre conte réel. Sa modeste église conserve peu de traces des combats qu’elle subit, mais elle en rappelle immédiatement l’époque par les masques d’animaux et les figures primitives qui décorent ses chapiteaux. Le chemin ombragé qui descend à gauche de l’église conduit au château d’Anjony. Le château de Tournemire, dont les tours et les domaines suscitèrent tant de convoitises, se trouvait sur la droite. Il n’en reste plus une pierre. Les Tournemire vivaient déjà à l’époque gallo-romaine, entourés d’esclaves et de vassaux libres, usant de leur force pour protéger leurs sujets, mais recueillant leurs droits et dus avec une autorité farouche. Plus tard, ils partirent à grands frais pour occire les Sarrasins. Ceux-ci se gardaient de massacrer les chrétiens, sachant quel prix ils pouvaient tirer de leur capture. Tournemire offre l’exemple d’un de ces colosses de puissance dont les assises furent ébranlées par la rançon imposée à un ancêtre, Bertrand, après qu’il eut été relâché, comme tant d’autres croisés, sur sa seule parole. N’oublions pas non plus que les dépenses de guerre se doublaient en général de la part faite à Dieu. On ne pouvait empêcher les cadets de se consacrer aux ordres, avec l’espoir de ceindre la mitre. Ils témoignaient de leur foi non seulement par le don de leur personne, mais encore par des escarcelles et des feux prélevés sur le fief. Une ferme disparaissait un jour ; un autre jour, c’était une tour vendue en entier ou par quarts, plus souvent à de riches marchands ou bourgeois qu’à des seigneurs amis. Consuls de la ville d’Aurillac, les Joli:Inini nu Johannis étaient des marchands prospères. Comme beaucoup d’A liv,rgnats, ils avaient acquis leurs biens avec patience pour les gérer ensuite :ive, mesure Souvent sollicités par les Tornamira, ils leur achetèrent forer terri, on quart de donjon, et tant de serfs devinrent leurs sujets qu ‘ils se rolivi.rvid bientôt sur un pied d’égalité avec leurs suzerains. Rion no los onipOoliait plus de témoigner directement fidélité au roi. Anoblis par In roononaissinnio royal, ils eurent droit à leur