Ce qui reste de la gaieté d’hier et ce qui nous tait rire aujourd’hui. Peut-on parler d’un comique nou-veau, qui soit propre à notre temps? ■ UN DEMI-SIÈCLE DE RI Re FRANCAIS ‘IL existait pour notre demi-siècle un musée du rire, on y trouverait avant toute chose le crayon de Forain et la plume de Feydeau. Les murs ne seraient pas assez spacieux pour recevoir, de Sem à Sennep, une puissante levée de cari-caturistes. Plus prudemment, la vitrine des auteurs comiques s’ouvrirait après l’épreuve du temps. Certes, avec la plume de Feydeau, on y aurait recueilli le manuscrit d’« Ubu Roi », l’encrier de Courteline, le grattoir d’Anatole France, le sac à malice d’Alphonse Allais, un carnet de Jules Renard, une scène de Tristan Bernard, un chapitre des « Caves du Vatican » et, sans hésitation, les manchettes de Sacha Guitry. Cette courte liste suffirait à prouver que notre temps, écrasé par deux guerres, n’aura pas moins eu sa mesure de gaieté. Dans la galerie des interprètes, on mettrait en lumière une défroque capitale, faite d’un chapeau de clown, d’un veston aux manches trop courtes, d’un pantalon à carreaux sur des souliers de clochard. A cette loque, le souvenir ajoute une lippe, deux rondelles de rouge sur les joues, un regard ahuri et une voix fêlée. Tout ce qui sortait du pantin vivant était d’une niaiserie terrifiante, et l’hilarité que cette niaiserie a soulevée pendant trente ans, dans la ville la plus intelligente du monde, est plus propre à nous instruire sur l’amusement des foules que tous les traités de psychologie. Les hommes de ma génération ont connu Dranem au sommet anxieux de sa carrière. Est-ce la loi du genre ? Le grand pitre porte toujours sa perte dans sa tête. Il est rare que la prétention intellectuelle ne lui vienne pas avec l’âge. A partir du moment où il prétend « penser » son rire, le public ne rit plus. Dranem avait eu la légitime ambition de jouer Molière, ce qu’il a fait avec le même bonheur et la même humilité que Raimu. Néanmoins, le souvenir d’avoir été Mascarille un soir, à la Comédie-Française, l’em-pêchait de revenir aux « P’tits pois », la scie qui l’avait rendu populaire, et il boudait même l’opérette, où il avait essayé d’échapper à son personnage. Depuis que les salles s’esclaffaient moins sur son petit chapeau et son complet de Tabarin, Dranem ne cessait de se demander, comme monsieur Bergson : « Qu’est-ce que le rive f ii MAX LINDER (1). Toujours 1,M à a.)Tm ‘éteriiégi’dtie’premier r=dan: coi ‘inet’it ‘caruee. »‘ » » —  » » » CASSIVE ET MADELEINE RENAUD. Le théâtre de Feydeau, s’il s’arrétit une econde, cesserait d’exister. Cassive Oh la créatrice de « la Dame de cher Maxim’ r. était lem ouvement même. Ce ne fut pas une médiocre surprise d’y von une …enfle aussi mesurée pue Madeleine Renaud (2).