P IR RI:1: 13 Ile(111’11. A LA GALERIE CHARPENTIER 100 chefs-d’œuvre de l’Art français a. Il y a vingt ans, à l’occasion de l’exposition internationale dans un palais parisien, la France, en groupant 1.000 chefs-d’ceuvre, avait réussi à fane la synthèse de son art de tous les temps. Raymond Nacenta, à la Galerie Charpentier, sur une cimaise évidemment plus réduite, vient de réussir un tour de force. Il montre 100 peintures maîtresses exécutées de 1750 à 1950 par nos plus grands artistes. Le titre est peut-être un peu excessif. Il y a ici environ 70 toiles méritant un qualificatif aussi définitif, mais à une époque où les po:- telles se montrent de moins ers moins complai-sants, n’est-ce pas déjà un résultat inespéré après 8 mois de travail ? L’initiative des organisateurs était d’autant plus audacieuse qu’ils avaient décidé, pour montrer des « pièces » inédites, de ne faire appel à aucun musée. C’est ainsi que seuls ont été sollicités les plus grands collection-neurs étrangers et français (la jungle d’Henri Rousseau a dû retraverser l’Atlantique pour respirer pendant quelques semaines l’air du pays où elle a va le jour). Ce rassemblement eût été impossible si les exigences des préteurs n’avaient dû être satis-faites, l’ensemble ayant été assuré 1 milliard 500 millions. Pour montrer très exactement l’évolution de ce que l’on a appelé « l’Art vivant », Raymond Nacenta, en se privant sans doute de Watteau, a renoncé à des artistes tels que Largillière, Rigaud, Mignard. 72 La Petite Fille au volatil, par J.-B. Chardin. L’exposition commence avec l’adorable Char-din, dont la lumière annonce déjà les plus grands « intimistes » modernes Elle se ter. mine avec des arrivés indiscutables de notre époque. Les vivants ont été triés sur le volet : seuls, en effet, Braque, Chagall, Gromaire, Picasso, Rouault, Van Dongen, Villon, Vla-minck en font partie. Ce choix évitait de dangereuses bagarres. Quel est le peintre actuel, aussi renommé soit-il, qui pourrait se prétendre l’auteur d’un chef-d’œuvre ? Cette manifestation exceptionnelle voir triom-pher dans le passé t Fragonard, Perronneau, Hubert Robert, Delacroix, Daumier, Courbet, Manet, Cézanne, Pissarro, Renoir, Boudin, Juan Gris, Van Gogh et, plus près de nous Bonnard, Vuillard, Gauguin, Modigliani, La Fresnaye, Dufy et jusqu’au cruel Gruber, mort prématurément après avoir peint quel-ques tableaux d’un extraordinaire réalisme, tel ce Job qui tient parfaitement sa place à côté des plus grands maîtres du Réel. MANGUIN, peintre du bonheur. En accueillant 100 de ses oeuvres au musée Toulouse-Lautrec, Albi vient de rendre un juste hommage à Henri Manguin, mort le 25 septembre 1949. Dans son déroulement logique, l’exposition a fixé à sa vraie place celui qui fut un des premiers « Fauves » dès 1905. D’ailleurs sa période éclatante ne fut pas, comme pour d’autres, un feu de paille. Cet artiste, durant toute sa vie, chercha, par la représentation de ce qui le touchait :un paysage du Midi, un nu, un intérieur plein de lumière, un visage aimé, à exprimer discrètement mais sûrement le plus de bonheur possible. TROIS GRANDS AMIS Bonnard, Vuillard, Roussel. Cette vivante exposition, à la Galerie Huguette Berès, célèbre à la fois l’art et Saint-Tropez, vu par Manguin. l’amitié de trois grands artistes français don les recherches furent souvent voisines Bonnard, Vuillard, K.-X. Roussel ; les deux derniers s’étaient connus à. Condorcet, en 1893, ils devinrent beaux-frères et habitèrent l’un près de l’autre à L’Etang-la.Ville. C’est par Lugné-Poe qu’ils connurent Bon nard, et c’est sans doute lui qui les incita plus encore à erre peintres. Aimant à se conseil. ler mutuellement, ils ont travaillé souvent ensemble, en particulier pour les décorations du Palais de Chaillot. Les oeuvres ici exposées, principalement Marthe arec son chien, de Bonnard, les Tuile: ries, de Vuillard, la Feirinie au peignoir mou chelé, de Roussel, prouvent que Bonnard fut (on le savait) un des plus grands coloristes Par Roussel, Femme au .peifyoir ourbe,i