, …. . DE BeQUES.;. ousprésentons Icl, en exclusivité, des extraits d’un livre i«.. … ‘ ■ , ET DE BROCS dédié par un leurre ménage de lournelistes. Jacqueline et Jean , â l’épope quelut pour eux la écouverte, puls la conquête de la chaumière de leurs rêves. Écrit a a deux voix, ce récit pris sur le vif retrace en traits alertes tout un monde de transe. et d’exercices d’ingéniosité ou de diplomatie qui éveillera cher nos lecteurs, selon les circonstances, maints souvenirs ou maints &mirs. Lui – « Maison de campagne I Pour peu que vous soyez Parisien, quand ces mots-là sont lâchés ils vous collent aux cheveux comme une teigne. Vous cherchez à les rejeter de votre esprit et vous les retrouvez au prochain détour de pensée ! L’homme, c’est bien connu, est l’élément raisonnable du couple et je me devais de tenir le mieux possible mon rôle modérateur. Cependant, au moment même où je jouais les sages, je me sentais irrésistiblement entraîné sur le chemin pentu de l’absurde. Les calculs fiévreux auxquels je me livrai dès lors sans relâche n’étalent, hélas I guère encourageants 1 Pour fin décembre et en y incluant le « mois double a, je Pouvais espérer 180.000 à zoo.000 francs a mon crédit I Restait évidemment le montant incertain des emprunts que nous pourrions peut-être lancer dans la famille… Une annonce nous révéla l’Agence Bœuf, à Anet, et c’est ainsi que commença l’aven-ture. Sans espoir, j’informai ce M. Bœuf que nous cherchions une maison rurale de deux pièces en bordure de rivière ou de forêt, à moins de lao kilomètres de Paris, isolée si possible, avec eau et électricité. Je précisais que nous ne voulions pas dépasser 3…000 fr., somme qui me semblait d’autant plus considérable que j’en possédais à peine la moitié ! M. Boeuf répondit par retour et Linou se révéla aussitôt capable d’interpréter durant des soirées entières, avec un lyrisme débor-dant et des croquis naïfs, les trames poétiques des successives «listes de propriétés à vendre à Il n’y avait que le fatidique prix, s million au minimum 5oo.000 francs, qui ne retint pas son attention I Elle – Je crois qu’il est temps, à mon tour, d’intervenir. Sous prétexte qu’il a vingt centimètres de plus que moi sous la toise et qu’il m’appelle « mon petit a à certains moments tendres, jean me ferait volontiers passer pour une Jouvencelle évaporée. Il demeure tout étonné, un jour ou une heure selon les cas, lorsque je prends une décision tout simplement raisonnable I En fait, c’est moi qui ai eu l’idée de la maison de campagne ! Il renâclait au début ! N’empêche que, pour nos vieux jours arc — ., y pense, moi, à nos vieux jours I parce eh bien, c’est un placement sûr I Et puis, c’est le moyen de faire des économies… Quand je le lui ai dit, il s’est esclaffé I Après une première tentative infructueuse, M. Bœuf nous convoqua pour « une bonne affaire à saisir de suite ,, sise à Hameau-Villiers. — Quel joli nom I pensai-je, déjà conquise. M. Boeuf nous entraîna à pied dans un sentier raidillon, où soudain je me pris à crier — Oh ! un toit I — Un toit ? dit Jean, tentant avec un mâle entrain de secouer l’émotion qui le gagnait. C’est précisément cc que nous cherchons, mon cœur un toit de chaumière ! Imperméable à ces subtilités sentimentales, M. Bœuf ne se retourna même pas et, tandis qu’il poursuivait son chemin, le toit accou-chait doucement desa maison… C’est maintenant qu’il faudrait devenir poète, car ce qui apparut alors à nos yeux nous transporta. D’un poing vigoureux, M. Bœuf poussa la porte vétuste, qui chan-celait déjà et s’effondra définitivement. En même temps, je reçus deux poires sur la tête. — Ce n’est rien I précisa M. Bœuf, c’est ce vieux poirier du voisin I Il faudra lui demander de couper les branches qui dépassent chez vous. « Chez vous ! Etait-il fin, ce Bœuf, en dépit des apparences ! Avait-il déjà compris que nous ne pourrions résister à cette forêt vierge où s’entrelaçaient follement les ronces et les vieux grillages, parmi la luxuriante poussée des orties et des chardons qui défendaient âprement cette merveille mira-culeusement éclose en leur sein : une rose safranée qui brillait comme un graal dans son superbe isolement. — La Chaumière à la Rose, murmurai-je ensongée. Jean me regarda, troublé. Il m’aurait bien embrassée pour ce romantisme un peu bébête mais pas question devant M. Boeuf I Il était plus que certain, maintenant, que nous allions nous offrir une rose pour 3oo.000 francs… La salle commune de la maison ressemblait à la fois à un jardin d’hiver incohérent et à un parc zoologique pour une faune lilli-putienne, ce qui constituait un enivrant parfum d’abandon stylisé. Si les vitres étaient défaillantes, il y avait au plafond des poutres apparentes que des générations de paysans évolués avaient honteusement peintes en brun Van Dyck I Toutefois, ce fut la cheminée qui nous porta le coup de foudre. Pour un vrai Parisien, un âtre rustique doit pouvoir brûler un arbre et rôtir un mouton à la broche or « le nôtre a possédait exactement les dimensions requises I Parmi les dépendances, la plus typique était une petite maison d’une seule pièce, à l’arrière de laquelle s’arrondissait, comme un champignon moussu, un four à pain rond, en briques. – a l’eau? demanda soudain Jean. M. Boeuf agita son bras en direction d’une 29