LES EXPOSITIONS MAU:Ili, lu 1111/0, 11,, temps, les expositions se multiplient et pont: one fois les sculpteurs ont la parole. Dmtx d’entre eux ont été particulière-ment remarqués l’Anglais Henry Moore, au musée d’Art moderne, le Français Adam, à la galerie Maeght. Moore a écrit « Ce n’est pas parce qu’une ceuvre ne veut pas reproduire les apparences naturelles qu’elle est une évasion de la vie. r Certes, la nature demeure pour Moore une source d’inspiration toujours généreuse, mais la copie des chefs-d’muvre du passé ne l’intéresse pas. Il reprend le problème plastique à sa source. Nous avions vu déjà à Paris les dessins saisissants consacres aux scènes du métro londonien pendant les bombarde-ments. Ceux qui viennent d’être exposés au musée d’Art moderne nous ont paru avant tout d’intéressantes recherches de l’artiste pour parvenir à une sculpture encore plus libérée de tout caractère conventionnel. Henry Moore eut un joli geste à l’égard d’Adam, son « confrère nfrançais. Il alla admirer les œuvres de ce dernier, rassemblées à la galerie Maeght. Comme Moore, Adam est à l’avant-garde de la sculpture contem-poraine. Un poète de ses amis a dit que ses corps de femmes avaient à la fois un rythme régulier et un mou-vement comparable à celui d’une chaîne de montagnes. Ses œuvres, de dimensions imposantes, sont faites pour s’épanouir en plein air. Adam c voit tellement grand que, après l’exposition, des ceuvres comme le Couple, la Femme debout ou la Femme couchée devront être cassées en petits morceaux par leur auteur, qui ne trouve aucun endroit assez vaste poste les entreposer… Dans ses lithographies et même dans ses tapisseries en deux tons, l’artiste obtient le maximum d’expres-sion par le seul jeu des blancs et des noirs. Les peintres, eux aussi, nous ont montré leurs oeuvres par centaines durant ces dernières semaines. Savin, dans les toiles exposées chez Drouant-David, garde ses qualités habituelles. Sa « matière à possède une somptuosité particulière ; parfois elle fait songer à une miche de pain doré qui vient à peine de sortir du four. Il y a quelques mois, en montrant des lithos sur le thème de Pâques, Manessier fit œuvre de peintre inspiré s. Les tableaux religieux ou agrestes exposés chez Billiet-Caputo classent l’artiste parmi les très rares peintres de la vie intérieure. Avec des couleurs souvent intenses, cernées ici ou là de traits sombres, il exprime la fête du Christ-Roi ou celle des anges exactement avec cette harmonie mystérieuse qui se dégage de la musique scrée. Lapicque, chez Denyse-René, a parlé lui aussi en langue abstraite, ss perdre de vue les sensations très vives éprouvéesan devant les spectacles de la vie. Ses Champs de courses ou sa Bataille de Waterloo ont une saveur où se mêlent à la fois le sens de l’humeur et la joie de la couleur. A la galerie Charpentier, Bauchant, le douanier Rousseau de notre époque, vient d’organiser l’exposi-tion de sa vie (plus de deux cents toiles) ; on y a suivi pas à pas l’évolution de cet homme étrange qui commença à peindre à quarante-sept ans, découvrant, par hasard, qu’il possédait ce don merveilleux d’exprimer poétique-ment, en les transcrivant plastiquement sur une page blanche, des joies presque enfantines éprouvées devant les paysages de sa Touraine, les fleurs, les oiseaux. PLAISIR DE FRANCE Notre-Dame, par .1hirguerite Ankleuenn (galerie des Quatre-Chemins). Ailleurs deux peintres femmes présentent d’indis-cutables qualités. C’est BordeausIte Pecq à la galerie Bing, dont nous retiendrons surtout les derniers paysages de Portugal ; c’est aussi Marguerite Ammann, à la galerie des Quatre-Chemins. L’art de cette artiste est plein de délicatesse, il évoque -celui des maîtres popu-laires de tous les temps. Mieux sélectionnées que celles du prix Hallmark, les toiles admises à participer au prix de la peinture contem-poraine organisé par Opera., avec le concours de Valdemar George, montrent un souci plus grand vers une « composition plus solide. Tant mieux. La palme fut décernée à Desnoyer, un très grand peintre dont le tableau, Plaisirs de la plage, ne compte pas d’ailleurs parmi ses plus grandes réussites. Dans les quatre-vingts ceuvres exposées au pavillon de Maman à cette occasion, nous noterons les noms de Carzon, de Benn, de Gaillard, de Tourte, de Berthe Martinie, de Couty, de Clavé, de Fages, de Rebeyrolles, de Poncelet, d’Humblot, de Valentine Prat. Cette liste de gens sympathiques ne signifie d’ailleurs pas que ce prix ait réalisé une exacte synthèse de notre peinture actuelle. On eût aimé y voir plus de jeunes chercheurs. René Banovre. CALENDRIER DES GALERIES ANDRÉ MAURICE. 140, boul. Haussmann. Carnot 25-04. MAITRES CONTEMPORAINS. BERNIER. 15, avenue de Messine. Carnot 49-31. Peintures de SUZANNE VALADON, CAILLARD, KARS, LIMOUSE, LOUTREUIL, R. OUDOT, PLANSON, TERECPKOVITCH. Sculptures de CARTON. Galerie CHARPENTIER. – Anj. 57-61, 34-82, 81-90. Exposition BAUCHANT. Fin janvier CENT PORTRAITS DE FEMMES, de CLOUET à BONNARD. Galerie DROUANT-DAVID. – 52, Faub.-SaintHonoré, Anjou 79-45. GOERG, BUFFET. etc. MAITRES CONTEMPORAINS. KATIA GRANOFF. – 13, quai de Conti. Odéon 41-92. Exposition JEAN COUTY. A partir du 21 janvier : ANTOINE CHARTRES. MAEGHT. – 13. rue de Téhéran (En) Lab. 16-43. Fin janvier : GEORGES BRAQUE. Œuvres récentes.