Cu étais pour moi, amour, tout ce vers quoi mon âme languissait — une île verte en mer, amour, une fontaine et un autel enguirlandés tout de féeriques fruits et de fleurs, et toutes les fleurs à moi. Ah! rêve trop brillant pour durer: ah ! espoir comme une étoile qui ne te levas que pour te voiler. Une voix, du fond du Futur crie :  » Va ! — va!  » — mais sur le Passé (obscur gouffre) mon esprit, planant, est muet, consterné, immobile! Hélas! hélas ! car pour moi la lumière de la vie est éteinte:  » non ! — plus! — plus! — plus !  » (ce langage que tient la solennelle mer aux sables sur le rivage) ne fleurira l’arbre dé-vasté de la foudre, et l’aigle frappé ne surgira. 61