paquebot, en construction à Newcastle, qui fera la ligne de l’Amérique du Sud. Voilà donc cet architecte décorateur, en pleine force de l’âge — il vient d’avoir quarante-six ans — qui se penche sur un problème nouveau pour lui, lequel, jusqu’à ce jour, semblait être presque exclusivement réservé à une poignée de spécialistes. Plusieurs thèses s’affrontaient dans le domaine mtime l’une consistait à faire oublier au passager qu’il était sur un navire ; on s’ingéniait à lui cacher la mer, à lui donner l’illusion de vivre dans un palais — ou dans un palace — français ou exotique. Il est intéressant de voir ce qu’un esprit neuf abordant la marine va faire sur un navire et comment aussi il va concilier ses desseins avec les impératives sujétions PLAISIR DE FRANCE André Artois el sa fille 11 ade-(eine, vas pur Pierre ✓ahan. édictées par les ingénieurs faible hauteur des plafonds, résistance aux déformatiow,incurvation des ponts, protection contre l’incendie, etc. L’étendue du registre créateur d’Arbus va se révéler en cette circonstance ; les éléments divers du décor (lustres en verre de Venise, rampes en ferronnerie, appliques, etc.) seront, comme les meubles, conçus par lui en vue de l’harmonie de l’ensemble. C’est toujours n partant de haut, c’est-à-dire d’un domaine spirituel qu’André Arbus, conduit par une raison classique et le sens de l’architecture, entreprend son œuvre jusqu’au point où l’appareil utile devient pour le regard un objet de délectation. MARCEL ZAHAR. 17