Soins de Beauté PARFUMS La tradition s ‘I • d’un Salon de la Femme ei ,le la Beauté. Celui de cette année, qui s’est tenu au Palais de Glace dans la première semaine d’octobre, a connu une grosse affluence et ces longues chaînes (l’attente devant les guichets qui sont la preuve du succès. Tout ce qui intéresse la beauté des femmes était naturellement représenté, fards, créions, coif. fures nouvelles, et, triomphateurs incontestés, tout cc que Paris peut créer de parfums. J’imagine qu’Evc savait déjà, au paradis terrestre, frotter sa peau de pétales de fleurs pour la parfumer, comme font aujourd’hui, en attendant impatiemment l’âge de leur premier parfum, les petites filles coquettes à qui l’eau de Cologne ne suffit pas. Car la mode des parfums peut changer, mais non pas le goût que nous en avons. Avant-hier nos mères aimaient le lilas, l’hélio-thrope, le foin coupé es hier le cuir de Russie ou le tabac blond ; en tout cas des senteurs nettement définies, précises. Aujourd’hui notre désir hésite entre mille bouquets complexes que dissimulent des étiquettes inat-tendues: Zut, With Pleasure, Griffonnage, Bandit… et jus-qu’à une simple lettre de l’alphabet N, initiale d’un nom de femme, mystérieuse comme un loup posé sur un visage. Les parfumeurs sont très nombreux et les parfums simples forcément limités. Pour trouver du nouveau, on a été amené à chercher des mélanges de plus en plus compliqués. Cependant ce qu’on a appelé la Belle Époque, 1900, étant à la mode, il y a une tendance nouvelle à refaire des parfums de fleurs. Auprès de la chaleur contenue, de la somptuosité d’Or et Noir, Caron, par exemple, offre la fraîche„ Fête des Roses», et Rochas, la «Rose de Rochas », qui évoque le parfum délicat des roses thé. Cependant la grande vogue est aux bouquets voici « Fleur de Feu » de Guerlain qui a l’éclat violent de son nom ; le romantique « My Love » d’Elizabeth Arden, tout en demi-teintes, exaltant et discret, chaud et doux à la fois ; a Vent Vert » de Balmain dont le nom seul évoque la griserie des cotirses dans la campagne, parfum du matin au goût d’herbes froissées ; « Muse » de Coty, fruité, fleuri de mille senteurs indéfinissables, fraîches et profondes ; l’étrange « Marrakech » de Lancôme, troublant, un peu sauvage ; « Requête » de Worth, si jeune, presque timide d’abord et qui s’épanouit peu à peu ; « Miss Dior » de Christian Dior, qui tient mieux sur les vêtements que sur la peau il est léger, limpide, tenace, discret, en un mot très parisien ; « Jours heureux » de Bienaimé, qui convient surtout aux blondes ; le subtil « Grand Siècle o de Sauzé; « Gardénia â de Chanel, qui, malgré son nom’ n’est pas qu’un parfum de fleurs puisqu’il est à base de jasmin, d’ambre gris et de musc ; les Cinq Diamants de la Couronne » de Molinard ; le toujours célèbre « Arpège » de Lanvin, et combien d’autres ! 94 Il y ih• ,I,•,,• I,•- étaient f1,lo ,I,•. al, Rhô, s • ,••• ,••• dans les ère, ,,,,•• longue penchés sliue ,,ie eu eruses un forme de huh! fl • eel • • ,• qu’on pou, ail imaginer, le surtill•ge ad pas d’eu : il se dégageai! tout entier de ces Inixtmos étranges qui, subtilement, les grisaient connue elles grisent aujourd’hui –• sans qu’il veuille l’avouer — le très onusienne chimiste qui élabore nos parfums dans sol, laboratoire Peut-être se croit-il rigoureux homme de science que le voilà déjà devenu un artiste. fantaisiste et capricieux comme des Essein tes. Ici se trouve Calesuil où seront dissoutes les essences naturelles, car si ivri mins se ses, eut d’essences synthé-tique., le ratliniâueui noire chimiste n’admet sine les essen,vs de fleur,. Auiei le jasmin de Grasse et la rose Bulgarie.dBulgarie.leoehunli qui vient d’Extrême-Orient, « ! !si’ •II »` » nanti qui embaume les ..line, prAerlei,Jr, :111 heursIII fleurit l’oranger ruina, eau de le•rganade. T) unis, ces essences suni de,iiiii ,mm„ les ,,,,leurs sur la palette (l’un peintre. C’esi que cossiluencent l’inspiration, le caprice, le ue propre mei:luges savants, tentatives auda–. deeeid ions parfois, comme dans toute couvre lélde eiei••• de main d’homme. Tâtonnements. noue peuls qui peuveni durer des années aussi hic n nue ‘hi> 9,9,•• ‘uni unies .1,o, leurs proportions seerides. essences inum■sialli es cumule des heurs. Il faut les fixer. les II, r entre elle, ,•is un bouquet suave et pénétrant. I. huit – oh! juste un tout petit peu! — le diable au pied de Imm.,. à la senteur forte, désagréable, insupportable oléine il est là dans le musc, la civette que des chasseurs adroits sont allés ravir aux bêtes sauvages dans la lointaine Urique il se glisse, se noie au milieu des !leurs. (lisp:Ir:di en elles, s’en empare et, jusqu’à la dernieri• 9,0 ie. I, iendra asservies, pour votre joie el oiee se•Iiiit ion. Là est le sortilège des parfums. Les aides du maitre peuvent vernir et s’affaire, peser. mélanger dans des cuves de 200 litres nous 1■11S tz toutes ces choses de nos yeux à l’usine de parfums d.. Aton,’ Rochas â Asnières) selon les proportions de la formule magique dûment établie ; agiter encolv, puis laisser reposer de longs jours et jusqu’à sis mois, puis refroidir jusqu’à la température de la glace ei enfin filtrer le jeu est joué, un nouveau parfum est né. Il reste à l’habiller, à le vêtir ; on le versera dans celle ampoule d’or doucement renflée sur son écrin de velours noir ou dans ce flacon miroitant de mille éclats connue une gemme. Ainsi paré, àson front sist attachera son nom. Bien n’est plus arbitraire que ces baptêmes, mais qu’importe ! La seule loi pour lui est d’attirer, de séduire. Et que souhaitons-nous d’autre que d’être séduites, par un être, par un livre, par un spectacle, par un parfum’?… ANNE PIE111,.