LES LIVRES par YVES GA N DON. 11:11•11. beaucoup. 1,1[1′ saison, du roman d’un débutant, Rosh-and à Zuyileoole (Gallimard, éditeur), de NI. Robert Merle. Ce nouveau venu est univer-sitaire, comme Jean-Paul Sartre. Autrefois les Inlis’ersitaires, à de rares exceptions près, étaientgardiens de l’ordre. Ils professaient le conformisme, affectionnaient le style académique et se risquaient tout au plus au scepticisme souriant. Les temps ont bien changé. Le pape de l’existentialisme a monté la tète à nombre de ses jeunes collègues, qui s’engouffrent à sa suite sur la route du roman noir et de l’observation nauséeuse. Week-end à Zuydeoote en apporte un nouveau témoignage. s’agit de deux jours passés à Zuydcoote en 1940, ait moment du désastre de Dunkerque, par un soldat nommé Maillot, qui pourrait être le prête-nom de l’auteur, et quelques-uns de ses camarades. Le sujet était assez tragique pour se suffire à lui-même. Bombardements par avion, embar-quement, incendies de bateaux, et partout et toujours la bête primitive renaissant dans l’homme. M. Robert Merle a ajouté une scène de viol et quelques épices emporter le palais. C’est atroce, quelquefois révoltant, et la volonté d’avilir la qualité d’homme y paraît sans détour. Je ne dis pas que tout cela n’est pas vrai ; je prétends seulement que l’horreur y est maquillée pour être rendue plus horrible encore. Et puis le souci de reproduire strictement le pire vocabulaire de la troupe, sans c gazer » aucune grossièreté, est aussi absurde que celui qui consisterait à employer en toute occasion un langage purement académique, avec cette différence que, jusqu’à mois,’ ordre, l’obscénité n’est pas une vertu. 51. Rober: élude est un écrivain doué, mais pour avoir 11.11j■ lu Sartre. Steinbeck, Hemingway et consorts, il fait bien niai, ois usage de ses dons. 111.lee lIerry, avec les Amants de Quinsae (Julliard, etlfiein . domatil dernièrement un délicieux petit roulait, lire de ses /,prise de Garonne et fleurant bon tous les parfums de la terre girondine. D’une geste champêtre tle douze olill:• NEVS, qui constitue la plus audacieuse entreprise poil Mac réalisée depuis un siècle, extraire u sort, d. d’El dna toute barbouillée de fraîches coune leur, et le He. dans sa naiveté savante, que Mistral rem sonee. s’et:Ill line gageure ItrillanInn•nt tenue. 0e dont je signalais leu ois dernier les Poème, i ru, publie chez I haut Lefebvre une nouvelle edil ion di• sis ,’iman eni mie I lés, édit ion nota-blement augmentée el préfacée par Humains.e A • mon avis, déclare l’auteur th. ‘,Most, . lieux empaillés sont, dans le genre dom ils rie I , une réussite cotnnut Iole littéral ure en presen te a e ssz ;am. 0 Jules Romain, n’a pas accoutumé àla légère, et la bouffonnerie. ntlte à lune entente et ra lunée, qui exsude de boites les page, .Itt lige en administre la ;trente. Dmis su n asemalmev. rmi croire, outre I•entite Constant in le Grand, le sav ant i,sime Pic de la :Mirandole, andole, André Berry a trouve les motifs d’exercer une verve étourdissante qui mêle Rabelais à Dito et à Jacques lIournebroehe. Il faut lire les Aïeux empaillés. C’est un livre d’une matière fort riche que nous offre M. Georges Lecomte avec Ma traversée (Robert Laffont, éditeur), livre de souvenirs qui couvre plus d’un demi-èele de vie littéraire, près de trois quarts tir siècle de vie française. M. Georges Lecomte assista en 1885 aux funérailles nationales de Victor Hugo. Il a connu Verlaine, Moréas, Rodin. Il fut des habitués du grenier d’Edmond de Goncourt. Les grands impressionnistes étaient ses ans, et il les défendit avec une perspicace ferveur. Antoine enfin joua deux de ses pièces au Théâtre-Libre. On sait, d’autre part, qu’il fut longtemps le plus actif des présidents de la Société des Gens de lettres et qu’il est, depuis 1946, secrétaire perpétuel de l’Académie française. Ayant beaucoup vu et beaucoup retenu, l’auteur des Cortons verts devait nous livrer le fruit de sa longue expérience. Ma traversée est un témoignage de poids. Je n’ai pas ouvert sans émotion le livre consacré Robert Desnos (Pierre Seghers, éditeur) par M. Pierre Berger. Robert Desnos était mon ami. Je l’avais connu il y a plus de vingt ans. J’aimais son enthousiasme, sa gentillesse, ses folies (c’étaient des folies de poète), son incontestable talent. Il avait été un des plus brillants représentants de la première génération surréaliste, stupéfiant Aragon et André Breton même par son extra-ordinaire pouvoir mie création onirique. Et puis, trop indépendant pour ne pas ruer dans les brancards d’une école, il s’était séparé d’eux. Mais il continuait d’écrire à ses heures, et le choix de textes établi par Pierre Berger montre bien que jusqu’au dernier jour, jusqu’à la veille de sa mort en déportation, il conserva ses ressources de poète-né. Je Peatiends(alpines, un soir d’hiver 1943, hurlant rue des Grands-. ugusi ins, après un dîner chez l’ami Roger : a Mais, enfin, yen si us me dire ce qu’ils L,. ici ? Nous ne les avons pas invités. » Cher !Robert Desnos ! Il fallait se sentir bien sûr de sui pour écrire l’étonnant ouvrage que M. René Sédillot a in; ilote Survol de l’histoire die nionde (Arthinue 1’ ayar■I, (id i I e II ne s’agit de rien de moins, nous dit-il en :niant-propos, que de conter la vie des hommes, des peuples et des États au cours de quelque cinq ou six millénaires. n Quelle masse d’infor-mations présuppose tin si ambitieux dessein! Et pourtant M. Sédillot a su se jouer de la difficulté. Il a une juste vue des ensembles et discerne avec une belle acuité les grands courants pliconduisent. les peuples. C’est. 1111 homme pondéré, lucide, sans a nwoutile, mais sans illusion. YVES GA NOW,.